J’ai humé des fleurs parfumées
J’ai goûté aux fruits amers
Tous les rêves partis en fumée
Des pauvres avalés par la mer
Un enfant là -bas au loin
Chantait une mélodie
Sur son avenir incertain
On lui avait signifié qu’il était maudit
Rêverie du temps perdu
Sentier de mousse
Ha le vécu ardu
Du pauvre qu’on pousse
Le peintre ne peint plus de tableaux
Et le poète se complaît dans la solitude
On a griffé la beauté, on a souillé le beau
Perdue est la plénitude
On ne raconte plus des contes
On ne dit plus ‘’il était une fois’’
On apprend à l’enfant à ce qu’il mente
Le pauvre en mer, on le noie
On a détruit l’art
Par une musique grinçante
La foule court au hasard
Comme une étoile filante
L’oreille est-elle perdue dans la brume
Elle ne savoure que le son des hautes voix
Le poète a cassé sa plume
On a fait pleurer l’orphelin maintes fois
Au loin se forme une écume
Satan a été couronné futur roi
On lui prépare l’enclume
Pour écraser les doigts
Le sage a pris un rhume
Il ne veut plus parler des droits
L’hypocrite a inventé une nouvelle danse
Reculer, avancer, garder cadence
Puis aplaventrisme à outrance
Taper des mains, avoir confiance
Dire au prince ‘’merci’’ d’un ton intense
En s’agenouillant devant lui avec assurance
Les chasseurs campés sur de nouvelles montures
Se préparaient à lancer une nouvelle campagne
Chacun d’eux écoutait le bas murmure
Poursuivez votre chasse avec rage et hargne
Satan drapé dans une large bure
Fumait le narguilé et buvait son champagne
Le pauvre se prépare à courir droit devant lui
Pour fuir les injustes qui le prennent pour cible
Qui là -bas au loin dansent dans un grand bruit
Et qui le pointent de leurs armes et le criblent
Dans un soupir hypocrite et banal
Le faux dévot feint de pleurer sur le monde
Il prie que Satan étale encore son fanal
Et qu’il protège le vol des vautours et leurs rondes
Le maître d’école a tiré le fétu de son œil
Et l’a jeté calmement dans le jardin du voisin
À la nouvelle danse, il fit bon accueil
Il tanguera lui aussi à l’eau de raisin
Les expressions ne sont plus pures, ni expressives
Le poète migre, en colère, il lève la voile
Il laisse son radeau aller à la dérive
Et le peintre a tant abusé de ses pinceaux sur la toile
T.M. 01 septembre 2018
----------------
https://www.edilivre.com/peregrinations-29f53ef39f.html/
https://www.edilivre.com/le-spleen-de-la-logique-de-l-absurde-2c490d0b23.html/