J’ai fait serment de garder la clé,
Celle que tu gardes
Au creux de tes pensées
Celle que tu emmaillotes
Comme un tout-petit
Dans la chaleur de tes secrets.
Souvent, je te regarde,
Insérer la clé, dans une blonde
Et ronde sphère, et disparaître
des heures durant,
Oubliant la faim, ou la tombée du jour
Jusqu’à ce que ton nom,
Par Ă©cho te parvienne
Te ramenant près de nous
Brillant comme une Ă©tincelle.
Maintenant, le soleil
A tiré sa révérence,
D’un simple aurevoir, tu nous as quitté.
Me laissant libre, d’accéder à ce monde
Où, sournoisement, tu t’éclipsais
En un sourire riche et opulent.
Enfin, je vais découvrir
L’étrangeté et la fraîcheur
Que tu rapportais toujours
De ces voyages clandestins
OĂą tu errais, solitaire,
Avec comme seul bagage, un papier peint
Et quelques pastels entassés.
D’un petit tour, j’insère la clé.
Attendant impatiemment la suite du destin
Qui me propulsa, comme poupée de chiffon
Vers un lieu où les mots virevoltent d’élégance
Comme une sonate de Chopin.
C’est là que j’ai compris
Ce que contenait tous les carnets
Que tu fermais Ă double tour
Dans ce petit tiroir aux tons vermeils.
Des pages remplies d’encre et de mots
Évoquant l’exil de l’esprit
Des sonnets de guipure, empruntés aux délices
Qui se déposaient, tels des flocons
Sur ton âme éprise d’allégresse.
Il faut savoir parfois, chercher le génie
En des endroits clandestins.
Alors pour toi, cher ami,
Je lève mon verre, à ta découverte
Avec promesse de lire tes vers
Chaque jour, au coin du feu.
Avec tous ceux qui voudront bien s’y joindre
Car je sais bien que tu seras lĂ , toi aussi.
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sylvianni
