Puisque les oiseaux....
Puisqu'ils se cachent pour mourir
les oiseaux de voler vont finir...
et puisqu'ils se cachent pour mourir
en voilà une belle manière d'en finir....
Fermer les paupières de peau...
sur les yeux fatigués d'une vie
me cacher aux yeux de mes amis
pour un dernier soupir de trop.
Pour ne pas donner peine aux miens
qu'ils ne veillent point sur ma dépouille
m'échapper comme le ferait une fripouille
après avoir commis son dernier larcin...
Puisqu'ils se cachent pour mourir
les oiseaux de voler vont finir...
et nous de marcher, de courir...
car pour chacun il y a un mourir.
C'est bien des ailes d'ange..
délicatement sur le dos repliées
elles sont de plumes à déployer
et s'envoler vers le dernier paysage..
Le voyage est long jusqu'à trépas..
tout le cérémonial des croque morts
funeste sort oblige, aux dents le mors..
jusqu'au bout de la vie, le combat...
Au jardin du souvenir il fera bon se reposer
j'ai tout le temps encore, mais je pose les mots
j'aimerais humblement m'en aller pour là haut
sans un bruit, sans déranger, sans faire pleurer...
Puisque les oiseaux se cachent pour mourir
lorsque je fermerais les paupières de peau
mon corps plus qu'une enveloppe de trop...
dans un dernier tire d'ailes.. respire, expire...
Isabelle le 21 juin 2018
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