Pour la petite histoire [La St Valentin]

L'histoire se situe dans la nuit du passé. La vétusté et la foi mythique ont dominé, mais n'ont pas tout faussé. Les péripéties ont absolument une vraisemblance prononcée et les détails, de beaucoup moins vulnérables que les poissons, n'ont pas assez avancé. Du temps où l'amour caressait les cœurs, comme un bonheur, du temps où les célibataires étaient pressés de se marier, l'ère où les filles voulaient aimer les garçons et les garçons leur interdit Claudius, par une ordonnance insensée, de penser se caser. Par une lecture en creux de la chronologie de l'amour il parait que Cupidon et Eros avaient les deux pieds dans le même sabot. Valentin de Terni occupait pour les amourachés, les toqués d'une bimbo, quoi pour tous les tourtereaux. Epousées et soupirants ne faisaient pas longtemps le poireau. Jusqu'à preuve du contraire, sous le manteau le moine Valentin les mariait, à l'insu de ce dictateur extraordinaire. Ce dernier ne daigna se déjuger, se jugeait fort outragé. Le châtiment d'ores et déjà ménagé. Le pauvre marieur fut sa tête coupée. Peut être que des spécimens sexistes, comme un chat, ont été aussi coupés. Ce triste coup de sort n'a pas mis fin aux sentiments passionnés. L'avènement de La St Valentin prit, plus tard, sa qualité de fête des amoureux. Les Lupercales célébraient des passions idolâtres. Ses tares n'étaient pas trois ou quatre. C'était un affreux malentendu.