Elle est comme déshabillée au sortir de forêt,
Sur son passage elle fait danser les graciles roseaux,
Donne des frissons aux feuilles des bouleaux,
Et dépose des gouttes irisées qui perlent sur les rochers.
On pourrait croire au chagrin d’une source qui pleure
Lorsqu’en cascade elle tombe comme un rideau,
Caresse les rives fleuries ou la coque d’un bateau,
Et glisse sur les plumes d’un cygne qu’elle effleure.
Elle roule de bord Ă bord,
Grossi par les glaciers fondants,
Se faufile et danse comme un serpent,
Sans fatigue, sans trêve, rien n’entrave son essor.
L’entendez vous chanter sur les cailloux ?
Elle dédie sa chanson aux branches,
Qui sur son cours doucement se penchent
Loin des sentes et des chemins jaloux.
Sous l’aube voilée, elle est rivière,
Sonore, frémissante pleine de volupté,
Elle fille telle une onduleuse chevelure vers les vallées,
Roulant, coulant de pierre en pierre.
Elle peut gronder et devenir palpitante,
Lorsque la colère du ciel fait grossir ses bras.
Laissant sur passage un paysage ingrat.
Elle retourne en son lit après une longue attente.
Parfois elle tressaille et se ranime encore,
Comme de milliers de baisers multipliés en ses flots,
Sur ses courbes, ses vagues, ainsi va l’eau
Miroitant sous le soleil en paillètes d’or…
M.P. 19/01/2018
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nos amis sont des anges silencieux qui nous remettent sur pieds lorsque nos ailes ne savent plus comment voler.