Je ne savais du monde qu'un carré de ciel gris
du fond de mon fauteuil je fixais la fenêtre
les couleurs si changeantes moins ternes que ma vie
accompagnaient mes heures, je ne voulais plus être
Parfois un oiseau blanc détournait mon regard
pendant quelques secondes je m'envolais ailleurs
puis il disparaissait me laissant comme hagard
de toute ma journée s'achevait le meilleur
Je ressens le frisson du jour particulier
où par un grand mystère je me levais enfin
inspiration divine, phénomène singulier
j'approchais tout tremblant du voile de tissu fin
D'une main malhabile, j'écartais le rideau
mon coeur hurlait en moi, comme pour me l'interdire
et jusque dans ma tête il résonnait si haut
que mon âme en souffrance fut tentée de mourir
Mais par curiosité, au prix d'un tel effort
aidé par l'invisible, la douce main d'un ange
qu'enfin je réussis regardant ce décor
à découvrir un monde, tout neuf et bien étrange
C'était déjà beaucoup, j'en serais resté lÃ
si je n'avais pas vu, marchant sur le trottoir
une femme se détournant en réduisant son pas
et qui m'apercevant me sourit dans le soir
Ce fut comme un déclic et depuis cet instant
chaque jour je me force à ouvrir ma fenêtre
le monde s'est agrandi, je le sais à présent
un jour j'irai dehors et je pourrai renaître
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FPC for ever, FTA avec modération