Oh, mon amour chéri...
Oh, mon amour chéri, je sais si mal t'aimer,
Quelques jours sans nouvelles et le doute s'installe.
"Il m'oublie! Il s'en va !!" Et c'est comme une balle
Qui vient frapper mon coeur et le déchiqueter.
Oui, j'accepte si mal la vie et ses devoirs,
Et que je suis jaloux de ce qui nous dérange.
Alors je me languis, sans réfléchir, mon ange,
Que tu dois être triste de ne pas me voir.
Est-ce vraiment l'amour que vivre ainsi les choses ?
N'est ce pas devenu instinct de possession ?
Ne suis-je pas en train de te mettre en prison
Et de t'y retenir en la gardant bien close ?
Je n'ai qu'une pensée, pourtant, te rendre heureux.
Mais je suis maladroit, et en voulant bien faire,
Ne vais-je pas aller au résultat contraire
Alors que je voudrais toujours te donner mieux.
Jamais je ne pourrais faire de toi l'objet
Que l'on cache, jaloux, Ã l'abri des regards
Et que, sans un remords, quelques moments plus tard,
On jette, indifférent, car il nous a lassé.
Je ne voudrais pas que tu sois comme la rose
Que l'on coupe un beau jour, afin de l'admirer
Et que le lendemain on retrouve fanée
Car c'est dans ses racines que sa vie repose.
Je voudrais que toujours tu reçoives la sève
Qui te fait prospérer et qui te rend si beau.
Je ne voudrais jamais devenir le couteau
Qui te ferait périr et briserait le rêve.
Cela est devenu le Credo de ma vie.
Je voudrais te chérir sans pourtant t'étouffer,
Te rendre heureux et gai, sans jamais t'entraver
Et te voir pour toujours libre et épanoui.
Comment donc dois-je faire pour mieux te respecter,
T'apporter du bonheur, te donner ma tendresse,
Et te combler de joie, avec assez d'adresse
Pour que jamais tu ne te sentes prisonnier ?
Apprend moi à t'aimer sans te faire souffrir,
Car si tu es la fleur dont la vue me fascine,
Je ne suis qu'un bleuet dont tu es la racine,
Et me couper de toi, c'est me faire mourir.
Le 11 Août 1989
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)