Le silence éternel des espaces infinis
Ne t’effraie pas*, mon cher Thomas,
En tout cas, tu n’en parles pas,
Pour nous, tu lui donnes la vie.
Tu avais quelques aptitudes,
Pour cette station orbitale,
Tu supportes la solitude,
Endurant bien cette vie rude.
Tu excelles au calcul mental,
Doué aussi pour le bricolage,
Tu es l’équipier idéal,
Pour requinquer l’appareillage.
On sait que ta musculature
Force souvent l’admiration,
Et il te vient de la nature
Un goût affirmé pour l’action.
Tu as des amis en Russie,
Mais encore aux États-Unis,
Tu voues un culte à Buzz Aldrin,
Et tout autant à Gagarine.
Tu as fait ta marche spatiale,
En poisson tombé du bocal;
Sortie extra véhiculaire,
Sous le bombardement solaire.
Ton scaphandre pesait des tonnes,
Dans la cabine, un corps en vrac,
Le ventre gonfle et te ballonne,
Et tu crains de faire une attaque.
Bien plus haut que l’Himalaya,
Thomas, tu nous fais découvrir
La déesse-mère Gaïa,
Qui, demain, risque de mourir.
Dumnac
*Le silence éternel de ces ‘espaces infinis m’effraie (Blaise Pascal)