La FĂ©e de l’AutomneÂ
Les sous-bois, comme chacun sait, sont emplis de merveilles. L’automne, à cet égard, peut être considéré comme la saison des fées par excellence. Le promeneur qui s’égare dans le fond des forêts le découvre bien vite. A chaque détour du chemin, il croise une créature magique qui, très vite, va dérouler pour lui enchantement sur enchantement. Si ce même passant s’approche d’une rivière, il trouvera le souvenir de nombre d’histoires et de légendes errant au fil de l’eau. Chaque feuille qui tombe des géants débonnaires peuplant les clairières porte en elle un roman. Il n’est que de se baisser et de ramasser sur le sol lumineux ces parchemins vivants que sont les feuilles d’or.
 C’est ce que fit Martial par une belle après-midi d’automne dans la forêt profonde. C’était un homme solide, musclé, de haute taille, à l’épaisse barbe noire et au regard perçant. Artisan de son métier, il avait appris à reconnaître d’un seul coup d’œil les différentes variétés d’arbres qui peuplaient la futaie. A la recherche d’une essence rare pour un petit meuble de chevet, cela faisait déjà deux heures qu’il parcourait les bosquets.
Une vive lueur attira soudain son regard. C’était une feuille de frêne, qui arborait fièrement les couleurs de la saison. Elle luisait sur le sol comme une pépite fraîchement extraite des profondeurs de la terre. Il se pencha pour admirer ce prodige végétal. Il lui sembla alors que des lettres dorées dansaient à la surface de la feuille. Il se mit à déchiffrer ces caractères. C’était comme si une voix douce et pénétrante lui contait une bien étrange histoire, celle de la fée de l’automne.
C’était un récit bien triste, qui évoquait les malheurs d’une jeune fille qui se prenait pour une fée et qui avait été punie par le Génie de la forêt pour son outrecuidance. Elle avait été transformée en créature animale et condamnée à errer éternellement sous les grands arbres sauf si…. A ce moment de sa lecture, Martial releva brutalement la tête. Son attention avait été attirée par un grand fracas dans le buisson qui se trouvait juste en face de lui. Il interrompit à regret sa lecture et se dirigea vers la source de cet événement perturbateur.
A suivre...
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