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     Lettre à Guillaume Apollinaire, Paris, 3 juillet 1916
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Expéditeur Conversation
celineb
Envoyé le :  21/9/2017 18:38
Plume de platine
Inscrit le: 8/4/2017
De: Hauts-de-France
Envois: 4456
Lettre à Guillaume Apollinaire, Paris, 3 juillet 1916
Lettre à Guillaume Apollinaire, Paris, 3 juillet 1916

   
   Cher ami,

      J'ai appris récemment l'affreuse nouvelle et je viens vous apporter le témoignage de mon amitié sincère. Oui, cet obus dont l’éclat vous a blessé à la tête est une arme effroyable. Tout notre cercle d’amis était bouleversé lorsque nous avons appris que vous aviez été trépané.

      Vous vous remettez doucement, je m’en réjouis et je fais des vœux pour que votre convalescence se déroule au mieux. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites-le moi savoir par l’intermédiaire d’un membre du personnel soignant. Les infirmières et les médecins militaires sont très dévoués, vous êtes entre de bonnes mains et je suis sûr que vous allez vous remettre au plus vite et revenir parmi nous.

      Nous attendons tous votre retour avec impatience, comme nous attendons la fin de cette guerre terrible. Elle a déjà fait trop de victimes. Vivement que nous puissions reprendre nos paisibles matinées littéraires. Vous en souvenez-vous ? Nous étions dans le petit salon à côté de la véranda fleurie et chacun notre tour, nous lisions nos vers avec passion. Quels beaux moments !

      Je me rappelle ce mardi, en particulier, juste avant le début du conflit. Nous étions là tous les quatre avec nos compagnes, nous buvions des citronnades dans de grands verres de cristal. Vous nous avez fait l’amitié de lire vous beau poème Le Pont Mirabeau. Ses vers merveilleux résonnent encore à mes oreilles, quelle douceur, quel charme !

[center]Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

      En vérité, comment oublier pareil moment ! J’étais assis dans le grand fauteuil de velours rouge en face de vous et je vous regardais lire votre poésie, ces vers inspirés qui, j’en suis sûr, ne seront jamais oubliés par la postérité. Tous nos amis vous écoutaient avec la plus grande attention, nous savions que nous vivions un moment exceptionnel. Quel instant merveilleux ! Quel regret mais aussi quel espoir ! Oui, ces moments privilégiés reviendront, vous nous lirez à nouveau vos vers enchanteurs, je n’en doute pas !

      Cher ami, soignez-vous bien, puis revenez-nous vite, et gardez espoir, nous pensons tous à vous et nous vous envoyons notre amitié.

Pierre Sinceny
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