Il pleut sur la terre des flammes
Des idéaux de nos rêves brûlés
Dans un monde de cendres sans âme
Aux pluies d’amour asséchées
Il tombe du ciel des tessons
De toutes les ires bues
Par les rêves errant nus
Dans les ténèbres sans passion
Avec les étoiles alanguies
Dans les embruns et poussières
Dans nos yeux ensevelis
Sous les vents de nos prières
Partout les oiseaux déchantent
Plus de joies dans les airs
Partout la peur hante
On fixe des portes en fer
Dans les têtes la conscience décampe
A la place on construit des murs
L’esprit éteint les lampes
Dans le repli on cherche la cure
Au bout des souffles l’angoisse s’étire
De remous tapissent les chemins
Au rouge l’horizon vire
Les douleurs couvent déjà les lendemains
En troupeaux nous marchons les têtes baissées
Nous creusons du regard la terre morte
Sur les roches se brisent nos nobles idées
Tout s’ensevelit dans les grottes
Derrière les enfants chuchotent
Désignent des mains les tuteurs
De la vie où la paix sanglote
Dans l’éternel hiver des coeurs
Des femmes rodent dans le noir
Autour de sources taries
Boivent les maux dans les tourbes
Dans les creux de la vie enfouis
Ne résistent que les souffles des soupirs
Portant les aspirations profondes
Avec la plume sculptant un état des désirs
Dans l’abysse de l’être comme empire
rivedusoleil
13/9/2017
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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