C'est à la fois tellement vrai, très touchant et si bien exprimé.
Il n'y a que ceux qui sont dedans qui peuvent comprendre cette fuite vers l'isolement, car avec le temps, on apprécie de plus en plus l'absolu essentiel, le plus profond, le moins creux et immédiat, à moins qu'on n'ait tiré aucune leçon de la vie.
Il ne faut pas s'étonner du silence des vieux. Ils ont moins de choses à dire aux générations plus jeunes qui connaissent une vie radicalement différente de la leur. Mais ils continuent à penser, Ah, ça oui.... et pas qu'un peu... et leur souvenirs et leur imagination renferment des trésors que seuls quelques privilégiés qui comprennent sont capables de trouver et d'en tirer à la fois plaisir et sujet de réflexion.
Devant la déchéance du corps qui permet de moins en moins d'action objectivée, la vie intérieure se développe et comble le vide de l'immobilité de plus en plus grande.
Superbe poème sur ces vieux qu'on trouve de plus en plus souvent encombrants, ou alors source de profit à exploiter. les expressions "l'or gris" ou "silver economy" me révoltent. Ceux qui prononcent ou écrivent ces noms doivent s'attendre à des lendemains qui déchantent, quand ce sera leur tour....
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)