Je pagine le livre muet,
Qui me parle de mes errances.
Sur les feuilles à la brume voilées
Le silence tire sa révérence.
Ô silence qui parle
Chante-moi tes airs affûtés dans ton étui !
Comme ce langage de la semence, de la graine
Enfouie dans le cœur craquant de l’été,
Et qui attend dans son silence
Les premières pluies tombées,
Pour se ressusciter en herbe valsant,
chantant sous les caresses du vent.
Ah ! ce silence des mares sur les plaines
Ces eaux dormantes noyées dans les linceuls
Que colorent les clairs de lune.
Dans le silence, elles épient
Les graines des larmes des saules pleureurs
Pour s’enchaîner aux torrents bruyants
Nés des violents orages des douleurs.
Et ce silence parlant avec le silence !
Duel des paroles sans mots
Langage muet et connivence
En attendant la repentance.
rivedusoleil
3/6/2017
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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