Plume d'or Inscrit le: 19/6/2016 De: Envois: 1927 |
MERS & OCEANS Capitaine solitaire, Le regard bleu acier, la peau burinée Les cheveux grisonnants, la barbe de trois jours Capitaine solitaire, au fil des années A parcouru les mers, pour lui, pas de retour.
C’était son exil, destin, sa raison de vie Il devait quitter, partir, ne plus voir la terre Fuir le passé et oublier, pour sa survie Eviter la folie, un besoin salutaire.
Et à l’écart du monde, ce navigateur A bourlingué, vogué, sur tous les océans A bord de son bateau, il était acteur Et spectateur, mais seul, devant les éléments.
Duel en mer,
Vagues hurlantes sur des récifs naufrageurs Eléments déchainés, la mer a ses humeurs Le vent claque dans les mâtures des bateaux Un ciel noir, lugubre, se noie dans les eaux.
Tout n’est que chaos, désordre, bruit et fracas Eole le dieu des tempêtes, mène le combat Il rugit dans les voiles d’un vieux gréement Le cœur du vaisseau, craque, se tord, tel un dément.
Poséidon déploie ses très longs tentacules Sur le frêle esquif, un hardi marin gesticule A affaler les vergues. Soudain l’océan Bombe le torse pour avaler les forbans.
Le bateau,
Il glisse, fier, sur l’eau, larges voiles au vent La proue conquérante, les haubans téméraires Il vogue, tout droit, vers les îles du Levant Gardant le bon cap et suivant l’itinéraire.
Sur l’océan bleuté de cristal et d’étoiles Les marins scrutent la mer, en haut des mâts vermeils Telles des vigies veillant aux dangereux squales Gardiens de paix, sous un radieux soleil.
Le bateau, soudain, avait pris son élan Accompagné du chant, des dauphins et baleines Qui suivent, en un troupeau, son sillage blanc En glissant sur l’onde prismatique et sereine.
L’atoll,
La laine d’écume des moutons blonds marins Va effleurer de son doux pelage salin La peau d’albâtre d’un bateau et des dauphins Suivent son sillon neigeux, tels des séraphins.
L’îlot au milieu de nulle part, perdu Dans le cosmos bleuté d’un océan si nu Se dresse comme un phare, accroché aux flancs Abruptes des rochers, enduit d’un sable blanc.
Quelquefois, quand le maître des vents a l’humeur D’ouragan, quelques esquifs à l’esprit voyageur S’échouent sur les joues nacrées, de l’atoll corail Où des crabes terreux, jouent près des arbres écailles.
Quand le soleil ferme ses portes, au soir venu Et que la lune baille, de sa voix tenue Le chant cristal des oiseaux de feu, retentit Sur les ondes de mer, tel un Ă©cho de vie ! Moussaillon,
Ô marins bretons, du port de Saint-Malo Capitaine courageux, braves matelots Autorisés à piller, par lettre de marque Les vaisseaux ennemis, au profit d’un monarque.
Moi ! Fier moussaillon, je veux monter à bord De ton beau navire, ouvrez grand les sabords Que le fût des canons, crache son mortel feu Que je combatte à mort, jusqu’au cessez-le-feu !
Lutter et risquer ma vie, tel est mon désir Sentir le vent du large, tel est mon plaisir Courir les mers, voguer jusqu’au bout de la terre Affronter les anglais, en combat sanguinaire !
Vive l’abordage et puis sus à l’équipage Que mes vils adversaires ressentent ma rage Ils goûteront dans leur corps, le froid de ma lame Je veux pour tout butin, les honneurs et qu’on m’acclame !
Je serai debout, à la proue de ton bateau Tu m’entendras crier, les noms de ces héros Qu’ils reposent, au milieu de l’océan Fidèles marins et corsaires, au cœur vaillant !
Un jour en mer,
Jour de tempête en mer du Nord, l’écume grasse Vient s’écraser en flocons dans les crevasses La houle se casse sur le dos des rochers Et se fracasse sur des crabes amochés.
Un chapelet de moules résiste au grand vent Accroché à un poteau, comme à du ciment Des galets blancs et ronds, roulent, au fil des marées La bourrasque secoue les esquifs amarrés.
Pas de répit pour les marins, il faut pêcher Lutter contre les éléments, se dépêcher A remplir les cales, des poissons capturés De remonter les filets, des fonds labourés.
Les mouettes et goélands suivent les bateaux Attendant que les hommes jettent dans les flots Les cadavres malodorants du menu fretin En poussant des cris de petits diablotins.
Dès le retour au port, les caisses descendues Sur le quai, sont aussitôt proposées, vendues Lors de la criée, les soles et les carrelets Iront sur l’étal d’un mareyeur, sans délai.
Et comme chaque vendredi, pour le repas Du midi, sera servi, sans grand apparat La brandade de morue, aux croûtons aillés Un plat aimé, apprécié, dans les foyers !
L’appel du large,
Sentez-vous ces caresses d’eau, de vent et d’air Qui appellent au large, tous les navigateurs Et rêvez-vous à ces marins, à l’âme corsaire Parcourant l’océan, en vrais explorateurs.
Quittez vos logis et prenez un beau vaisseau Tout en bois, tenez-vous, Ă la proue du navire Fermez les yeux, videz vos esprits, le faisceau De la Lune, va vous bercer et vous ravir.
Larguez les amarres et partez pour l’aventure Car vous ressentez en vous, ce besoin charnel Oubliez hier, vous voguez vers le futur Sur les flots abyssaux, de la mer éternelle !
La vague,
Assis devant les flots, contemplant l’océan Je songe à ces marées, au rythme bienséant Venant du grand large, s’endormir sur la grève Répétant leurs mouvements et toujours sans trêve.
Voir, la vague sauvage étendant son emprise Et qui va se briser sur les falaises grises Ses paquets d’eau salée, lourds et massifs Arrachant la chair, de leurs coups successifs.
Qui vient s’écraser, en tapis de galets Et la mer chaque fois, effectue son ballet De houle et de ressac, amenant sur la plage Carapaces de crustacés et coquillages.
Si un jour, un doux cheval d’écume m’emporte Sur son dos, pour naviguer, vers une île accorte Je prendrais pour tout bagage, qu’un seul objet Un livre de souvenirs, durant le trajet.
Je serais Robinson, attendant Vendredi Je bâtirais un toit, en un après-midi Un long morceau de bois et quelques hameçons J’irais sous l’eau, pêcher des poissons polissons.
A tous les amateurs, que je ne connais pas Venez faire escale, sur mon rêve sympa Capitaine au long cours, skipper de l’aventure Je vous mènerai vivre près de la nature !
Perdu en mer,
Quand vous n’avez plus que pour unique horizon Qu’un océan de bleu, des cieux et de la mer Sur un radeau de survie, vous êtes en prison Vous avez pour espoir, de retrouver la terre.
Et quand la soif vous broie car vous n’avez pas d’eau A subir un vent fort et les intempéries Un coup de folie, à vous jeter dans les flots Manger par des requins, combien ont péri !
Emporter si possible, du fil, hameçons Un bon couteau, mais surtout un kit de secours Et garder le moral, c’est la seule façon De rester en vie, surveiller les alentours.
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