Partir à l'étranger,
pour une femme trop aimée,
la quitter pour toujours,
sans espoir d'un amour.
Pour se faire, il faut être capable,
d'une grande souffrance implacable,
nous deux, c 'est autre chose,
moins dramatique alors j'ose.
Nous avons pourtant souffert,
et le pardon, quelle belle affaire,
cette douleur il faut la taire,
la conserver en soi, amère.
Pour ne pas l’abimer,
qu'elle se contente d'aiguiser,
l'attention que l'on doit porter,
aux choses et aux moindres objets.
Qu'elle redonne à nos instants déchirés,
la profondeur et la plénitude,
que nos doutes ont submergés,
qu'enfin cessent nos vaines disputes.
Alors ensemble vraiment nous serons,
apaisés et sincères, enfin vrais,
fini les émois et les mauvais frissons,
nous nous retrouverons mon adorée.
----------------
L'homme est le rêve d'une ombre
(vers 135-140 des Pythiques de Pindare, le prince des poètes).