Oh vous savez, cela fait bien longtemps que je les connais. Ils étaient déjà présents je pense, à l’heure de ma première tétée.

Mais depuis avec eux, j’ai grandi. J’ai franchi des obstacles, des étapes, j’ai trébuché souvent. Et de mercurochrome en « bisous c’est parti », ils souffraient avec moi mais réservaient leurs cris.

Sous la pluie le soleil, dans la neige et dans l’eau, sous des coups de soleils et sous des sombreros, nous sirotions des verres parlant de tout de rien.

Un bikini tout blanc nous faisait rire souvent
Puis nous nous en allions en respirant le vent.

Le soir je me souviens nous chuchotions tout bas quand j’entendais maman passer tout près de là. Nous étouffions nos rires pour ne pas être séparé et nous nous endormions l’un dans l’autre à jamais.

Combien sont-ils ?

Sans cesse dans mes pensées, ils indiquent à mon âme comment interpréter les heures qui passent. Aux creux de mes journées, ils sont là quand je pense, ils sont là quand je râle et désertent lorsque l’on m’attend empli de répartie.

Nous avons tant vécu eux et moi et nous avons tant à vivre mais,

Combien sont-ils ?

Oubliés dans ma mémoire…Je les vois saouls venir, recherchant des souvenirs. Ils fouillent les tiroirs de mes peines, rangent les mauvaises pensées, dépoussièrent mon bureau et font briller mes enluminures discrètes.

Eux et moi c’est trop bête finir comme ça mais, nous nous sommes quitté. Entre nous, ça n’allait plus. Je sentais comment dire, comme une obligation des les entretenir. Nous revoir tous les soirs sur un coin de balcon n’étais plus chose naturelle. J’ai tourné la page mais, jamais ils ne sont partis.

Combien sont-ils ?

Ils m’ont conté qu’un soir, ils étaient fatigués et, nus comme des vers ils se sont allongé dans la neige et ont observé le ciel toute la nuit. En observant les étoiles discuter entre elles, ils virent une comète transpercer le ciel et ont compté trois étoiles filantes en l’espace de trois heures. (Et ils ont fait trois vœux).

Quand les étoiles pâlirent à l’approche du matin, ils n’étaient plus allongés sur la neige mais, ils se trouvaient avec moi. Ils ne comprenaient pas. Moi non plus.

Combien sont-ils ?

Et depuis quelques temps, aux moments morts du soir nous aimons
Nous revoir sur un fauteuil marron.

Certes l’espace est réduit mais faisons fi du passé !
Car nous savons tous deux, que des souvenirs se crées.

Depuis qu’ils sont revenus dans ma vie depuis que de nouveaux moments s’offrent à nous, je découvre de la vie des pièces ornées d’azur.

J’ai trouvé avec eux et la force qu’ils engendrent, comment agir sur le cœur d’autrui. Nous avons provoqué des tumultes intérieurs, nous avons fabulé sur des champs de bataille, inventés des soucoupes et séduisants engins.

Eux et moi avons vécu, d’une demande en mariage leurs cinquante ans révolus. Nous avons volé le temps, nous avons tout étudié…

Ha les vers, combien sont-ils ?

Stéphane CHENEVAS-PAULE
9 décembre 2011 - 27 avril 2017

Un écrit émouvant et bien mené !

Céline

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ah oui bien joué


c'était pour trébucher sur des vers!!!


bien mené!! Belle prose!!


bravo

bonne soirée


MG

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"il est conseillé de toujours répondre aux imbéciles par le silence"!

Bonsoir Esteban,

Très bien écrit !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)