Ton regard éclabousse la noire falaise;
Ô clarté invisible à mes yeux,
tu es, entre les fissures du présent non encore né
et du passé dont tu désistes la face.
Sur le champ aux roches
enfoncés dans la terre crépusculaire;
Ô feu invisible dans les fissures de la pierre;
Résurgence du jour mort,
tu entraînes les résidus de lumière
dans mon coeur où toujours le rêve dort.
Drain, sorti de nulle part,
surgit dans le fond de la vallée des doutes.
Imperturbable force sans image!
tu as essuyé la couche des remords
pour se faire un plateau où luisent les rocs.
Rivière aux fruits mûrs
du soleil couchant
sur les collines du coeur
où se cachent les ruisseaux des lueurs;
Tu as enjambé le temps,
marié les vallons aux vents,
la terre à l’océan,
le rêve à la raison,
et tisser les veines de l’aurore dans mon corps.
Cloche dans le passé;
Ton écho raisonne encore
sur le corridor du ciel éternel !
Tu as fixé cette onde sonore
pour la restituer aux vagues,
berçant l'âme
à la recherche d'un idéal ;
Sur les routes des météores !
rivedusoleil
14/4/2017
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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