Envie de me coucher tôt après une longue journée où je n’ai fait que courir.

La lumière, tamisée dans la chambre à coucher. Les chats, endormis. Les fenêtres, ouvertes. Le drap, juste déposé ne masque qu’une de tes jambes, l’autre, au clair de lune, profite du courant d’air.

Je me déshabille. Le chat s’étire.

Une fois allongé et étiré aussi, je pose ma main gauche sur ton dos dénudé. Là, bien que fatigué, je commence à y faire aller et venir la paume de ma main. Des douleurs dans le bras m’obligent à la reposer et déposer la droite sur ton dos.

Cette fois, je vois quelques poils de tes bras frémir. Je continue de faire jouer mes doigts comme un pianiste qui s’envole avec sa mélodie sur ton dos.

Mon bras droit ne tient plus.

Mon bras gauche reposé, je viens alors caresser tes fesses rebondies et douces. Je jouis d’un immense bonheur en entendant tes soupirs. Tu bouges légèrement, accordant un peu d’air à tes genoux.

Je ne caresse plus tes fesses qui m’indiquent un sentier battu sur lequel mes doigts sont attendus.

A moitié endormie sur un livre – page 42 lue trois fois – tu t’abandonnes aux désirs qui habitent tes songes.

Je change alors de bras pour caresser le creux de tes cuisses en descendant jusqu’au sommet de tes chevilles. Je remonte alors jusqu’aux lèvres humides que j’ai quittées plus tôt.

Je m’y arrête un court instant. Le chat s’étire et miaule. La chatte s’approche et ils se lèchent.

Je continue mes caresses jusqu’à ton cou allant d’une épaule à l’autre tout doucement.

La nuit est bien avancée. Je change de bras.

Tu te tournes sur la droite laissant tes seins ombragés à ma vue. Ma main gauche vient alors caresser le haut de ta poitrine quand durcit le bout de tes seins.

Je me fraie un chemin pour passer à côté de ton nombril et rencontre de nouveau ta peau douce et humide.

Je descends sur le côté de tes jambes et remonte doucement.

Sur le flanc à présent, dans l’écho d’un bâillement, je joue avec ta colonne vertébrale.

Dehors, quelques oiseaux annoncent l’aube nouvelle et ma main caresse à nouveau le sommet de tes fesses.

Je m’approche pour te rejoindre dans tes rêves sans te faire bouger… te faire frissonner.

Ma main droite t’enveloppe et je caresse tes seins de mes doigts que tu as rendus humides.

Au bout de quelques instants, je m’entends résonner dans le paradis de ton corps.
Je reste quelques minutes sans plus te caresser, mes forces parties, les chats partis manger.

Un rai de lumière s’abat sur ton visage, tu ouvres alors un œil et le refermes aussitôt. Tu ouvres le second, tu le refermes aussi. Tu étires tes jambes en dehors du lit et tes bras touchent le mur. Il est l’heure pour toi, ma mie, de partir travailler, moi je m’endors heureux, comblé et fatigué.

Je te dirai ce soir quand tu seras rentrée, que j’ai passé la nuit à parcourir ton corps, que j’ai déposé sur toi des poèmes d’amour, des vers romantiques et sonnets mis en miettes.

Las, je te dirai que cette nuit, tu ne t’es pas réveillée.
Tu me diras alors que cette nuit tu as joui,
Mais pas sous mes caresses, dans les rêves d’autrui.
Je ne te dirai rien qui ne puisse s’effacer.

Stéphane CHENEVAS-PAULE
19 février 2009 - 11 avril 2017