Ô silhouette qu’enchaine la mer des désirs
Aux flots que les courants malmènent
Sur ces berges où les souvenirs viennent
Se rafraîchir dans l’écume des larmes sans haine
Sur la plage aux sables embrunis
Arrachés aux roches des chagrins
Tes haleines gratifient le rivage d’écrits
Que le soleil lit tous les matins
Assise sur la berge mousseuse
Aux creux remplis d’embruns
Tes pieds dans la vague tisseuse
Se pare d’un chant en refrains
Ressacs sur ton bracelet d’argent
Qu’une sirène cherche à arracher en vain
Pour soudoyer les marins pris dans les vents
Cherchant un anneau d’amarrage sur leur chemin
Que dire de ton regard fixant une fresque
Sur les horizons d’édens lointains
Là où le rêve étale ses frasques
Pour un voyage au pays des lendemains
Tes fines doigts tu tournes les pages
D’un livre aux feuilles de rêves plein
Que libère ton soupir de la cage
Avec les souvenirs orphelins
Sais –tu que sur mon front une lumière s’irise
Reflets de tes yeux sur les ravins
De toutes mes rides qu’illuminent tes brises
Au port des amours sans fin
Dans l’île des mémoires les mouettes s’agitent
Croisent nos âmes cherchant des grains
Ravitaillant dans l’asile notre gite
Dans une grotte nous cultivons des jardins
Ô mer aux histoires cultes
Sur tes rives roulent des vagues occultes
Courants de sentiments diluviens
Et ce corail dans la mer en rute
Liant à la lumière de pleine lune son destin
Ce décor ne ressemble-t-il pas au tien ?
rivedusoleil
7/3/2017
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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