Un dernier écho résonne dans mon esprit
Avant même que cette voix ne meurt.
La seule présence de ce que je chéris
Se voit encor arrêtée de fuyardes heures,
M'oubliant dans la réalité qui me nuit.
Je veux l'entendre encor et pourtant plus jamais!
Sentant qu'au fond de moi j'en deviens dépendante,
Redoutant un jour qui viendra m'en séparer...
Mais voyez-vous comme quelques pensées me hantent,
Comme j'en perçois un terrain miné.
L'Ange me rappellera sans cesse Raison,
Me plongeant malgré lui dans le profond Enfer;
Tandis que le Démon sera la négation,
M'autorisant ce que l'on ne peut vraiment faire...
Insolente, j'aime les flammes, la Passion!
Je veux y goûter et pourtant le refuser!
Sachant que je ne pourrais que m'en réjouir,
Craignant que je ne puisse pas m'en détacher...
Mais voyez-vous, voyez-le; quitte à en mourir,
Autant me permettre d'arrogantes idées!
Le Diable m'a permis de jouir de ce Feu,
Et j'aime quelques fois à frôler l'indécence;
Ô douce Obscurité! Tu as vu tous ces jeux
Qui ont su, un par un, enflammer tant de sens...
Mais puis-je désirer ce toucher sulfureux?
Je veux m'en lier et pourtant le détester!
Ne sachant si je puis en vouloir un amant,
N'osant montrer que d'une voix je suis comblée...
Mais dites-moi, est-ce l'être dont je m'éprends,
Ou la chimère que je ne pourrais toucher?
03.03.17
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