Je n’ai jamais eu cette idée saugrenue :
Comme certains acteurs, souhaiter mourir en scène,
Partir, face au public me paraît plus qu’obscène,
J’avoue, cette idée-là ne m’est jamais venue.
Mais ressemble assez peu au chanteur de Bruxelles.
Lassé du tour de chant, du jour au lendemain,
Qui finit l’odyssée sur l’île de Gauguin,
Ne voulant plus écrire aucune ritournelle.
Estimant désormais n’avoir plus rien à dire,
Il avait achevé son tout dernier refrain,
Craignant, s’il continuait, d’aller se travestir,
Pensant avoir tout dit, refusant de mentir.
J’écrirai des poèmes, encor, jusqu’à la fin,
Si rarement je songe aux voyages lointains,
De caresser la rime, encor, j’aurai l’envie,
Et de chanter l’amour, les hommes et la vie.
Que revive aujourd’hui mon plus beau souvenir !
Que mon émoi passé garde un bel avenir !
Pour faire refleurir même les fleurs fanées,
Moi, j’irai explorer mes plus jeunes années,
De nouveau m’enivrer de l’éclat de l’instant,
Avoir toujours l’envie que perdure le temps ;
Et surtout ce bonheur des rimes qui surprennent,
Quand au petit matin naît un nouveau poème.
Dumnac