Amour de jeunesse, souvenir pour vieillesse
je me rappelle souvent ces amourettes
ces baisers imaginaires à la sauvette
du bout des lèvres pleins de promesses.
Une main incertaine cherchant la mienne
mes fantasmes n'osaient vivre, exister
sous une pudeur juvénile se cachaient
frissonnants sous leur petite laine.
Je n'étais pas la fille que l'on courtisait..
je passais avec talent inaperçue
je ne séduisais pas même toute nue
mon corps tout plaisir s'interdisait
Je me distinguais des autres demoiselles
je m'évadais dans de superbes lectures
cherchais en elles extraordinaires aventures
treize ans à peine et des peurs à la pelle !
Laideron non conforme les filles en riaient
elles s'amusaient de mon gros derrière...
de mes vêtements pauvre misère !
pour oublier je mangeais pire je dévorais.
Jusqu'Ã ce jour de mes presque vingt ans..
j'ai défait le noeud de mes longs cheveux noirs
pris conscience de mon corps bel accessoire...
osais des décolletés frôlant le provocant...
Les années m'ont accompagnée
le temps m'a donné l'assurance..
des atouts aux allures d'offense,
à présent je peux flétrir sans regret
Mes courbes se sont dessinées
épanouies comme fleur de printemps
je suis belle encore plus en dedans...
lorsque naquit l'absolue féminité.
Amour de jeunesse, souvenir de pauvresse
il fît bien mauvais temps pour la jeune fille
à ce jour je m'enivre du présent et vacille
je suis prête à vivre toutes mes faiblesses.
Isabelle
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