Dans l’art de l’écriture, moi, je n’étais qu’un nain,
Lorsque, sans crier gare me taquina la plume,
Et quand je me surpris à compter sur mes mains :
De devenir poète, il fallait que j’assume.
C’est alors que jaillit mon tout premier quatrain,
Pour être satisfait, je dus trouver la rime,
Et je choisis, d’emblée, un bel alexandrin,
Ce qui, j’en suis certain, n’était pas de la frime.
Je pris, tout comme Hugo, ce noble destrier,
Son vers, dit Mallarmé, ‘confisque chez qui pense,
Discourt et narre’, un ‘droit de s’énoncer’.
Souvent trop prévisible, machinal, il s’avance,
Certains le font boiter par pure modestie,
Ils y laissent planer une humble gaucherie.
À mon cœur, je l’avoue, un peu trop sur la main,
Son rythme et sa musique, iront toujours très bien.
Tous ceux qui ont rallié la fronde des mutins,
Aragon, René Char, Éluard, Apollinaire,
Ont souvent retrouvé la magie de ses vers,
Ils en ont fait de l’or, comme les Parnassiens.
Car tout est poésie, ou tout au moins, peut l’être,
Le ‘Montrouge, gare de l’Est Métro Nord Sud’*
De Cendrars, ou de Verlaine le mal-être,
Si le vers nous réserve un brin d’incertitude.
C’est par le cœur que les vers sont avant tout réglés,
Et ils sont animés par un rythme premier,
On y sent la respiration de l’âme humaine,
Emportée ou berçante, haletante ou sereine.
Dumnac
*Contrastes Poème de Blaise Cendrars
Voir aussi
http://www.lauravalentine.org/pages/laura-valentine/tehniques-d-ecriture/metrique-et-rythmique-en-titre-sympathique.html