Elle tète l’espoir comme elle tète un rêve ;
La mendiante d’azur a la bouche taciturne ;
Elle défi le temps dans un râle nocturne ;
Le sillon du sel ronge la douceur de sa sève.
Elle fleurit les calices de fleurs immortelles ;
Jour éternel de la terre vierge de ses désastres ;
De ces divins chevaliers aux âmes solennelles ;
De la pudeur de l’aurore envoûtant les astres.
Sa couche se remplit d’un sommeil sans songes ;
Ou plane l’ombre inconnu, passerelle des remords ;
Elle ne veut pas goûter le sombre obscur du mensonge ;
Car elle connaît sur le néant plus que ses morts.
Las de l’amer, hume le chemin des sans honneur ;
Pas de gloire juste oublier cette belle et tendre enfance ;
Pour laisser entrer les désastres du chaos et l’horreur ;
De cette vie où s’enfuit la beauté de l’innocence.
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