Miroir de vérité
Surface profonde
Tourmente de mon âme !

Face à ton visage
Je blêmis
Je m’effondre
O vérité insupportable
Epine de douleur
Racine de mon malheur
Ma conscience
Mon trouble
Ma chance
Ma malchance
La souffrance
Ma déchéance
Tu m’ébranles !

Pourquoi donc
M’amener par la main
Sur les lieux de mon insignifiance
De ma déficience
Devant ce MOI
Vil
Mesquin
Qui me suit
Que je suis
Et combien petit
Face à l’immensité du vide à ma gauche
Face à l’angoisse du néant à ma droite
Face à la douleur de la présence
A la morsure de l’absence
Culbute effroyable
De la raison
Cataclysme terrible
De la certitude
Remise en cause déchirante
De la rectitude

La vertu plie sous le poids de mes pêchés
Eclaboussée
Elle porte les haillons du déshonneur
De la honte
Ma vérité pervertie
Se complait dans le mensonge
Et traine à longueur de vie
Le fardeau du regret
Le poids des soupirs

O faux destin
Faux festin
Faux matin
O réelle damnation
Perdition
Dans des ruelles d’une vie
Toujours à la marge de la vie
J’ahane !

J’avance
Jamais comme je veux
Mais comme je peux
Cahincaha
Vers l’ersatz d’un éden
Que je me plais à perdre
A chaque méandre du temps

Un éden qui se consume
Sous le feu de la géhenne que je m’invente
Je suffoque !

Miroir de vérité
Ange maudit
Bourreau érudit
Prophète de mauvais augure
Qui m’annonce le début de la fin
Et la fin du début
Tout commence
Recommence
Dans une ronde infernale
A force de graviter
Dans le sens du zéro
Sur l’axe d’un « UN » bien inutile
Amorphe
Aphone
Inerte
Sourd et cynique

Son amour triche avec l’amour
Sa haine va au summum de la haine
Gonfle mon cœur
De rancœurs
Et entache le linceul
Sur le cercueil
De fausse beauté
A faire pâlir la laideur


C’est que…
La vague est houleuse
La mer féroce
Elle redouble depuis notre venue
Elle
Et moi
De violence
S’acharnant sur l’épave que je fus
Que je suis
Et que toujours je serais
Quand se déversera
Le fleuve de mon amertume
Au fond de mon cœur
Criminel
Ou victime
Je panique !

Miroir de vérité
Girouette de ma vision
Objet de ma passion
Iconoclaste
Je veux l’être !

Prendre un caillou
Entre les mottes de mon errance
Et solliciter auprès de lui ma délivrance

Prendre un petit caillou
Du creux de l’espace
Pour que tout s’efface
Et autre chose le remplace

Prendre un caillou
Hors de mon étreinte
Hors de ton étreinte
Briser la glace
Castrer ton arrogance
En finir avec ton insolence

Rompre avec ta suffisance
Qui nargue la mienne
Mettre fin à ma déchéance
Provoquer la tienne
Etre dieu à ta place
Etre diable à sa place
Faire surface
Taire ton silence
Balancer ta pertinence
Ton omniprésence
Tirer ta révérence
Te réduire à rien
Pour que, désormais, plus rien
Même pas un chien
Ne puisse venir déranger
Le rien que je suis
Dans ce rien que tu as nommé vie !

Ait Slimane hamid

31/10/2016

Bonjour Awaliw, une véritable tourmente psychologique qui me fait penser à ces ouragang qui dévastent tout sur leur passage.....Tout sauf ....l'espoir.
Merci pour ce très profond partage.
Mon amitié.

Capricorne

merci mon ami

c'est très joliment écrit.

----------------
C'est toujours celui qui n'a plus rien qui est prêt à tout donner... à méditer.

merci

je suis
Et combien petit
Face à l’immensité du vide à ma gauche
Face à l’angoisse du néant à ma droite

une lecture intéressante

----------------
l'Amour rayonne quand l'Ame s'élève, citation maryjo

merci

Une poésie à facettes douloureuse, si douloureuse qu'elle m’emmène dans une profondeur.

"La vague est houleuse
La mer féroce "
C'est la destruction

Ce caillou que tu voudrais prendre comme la terre, ta terre..
Bien d'autre vers m'interpelle

Morwena