Eternité
Le crissement de mes pas lents
Sur les graviers du cimetière,
Dans la douceur du jour naissant
Fit naître en moi bien des prières.
Du sombre cyprès désolé
Le chant de l’oiseau s’élança
Comme une triste mélopée
Montant vers les nuages bas.
Le cœur meurtri, l’âme navrée
Songeant à ceux qui dormaient lÃ
Au bout d’une vie parsemée
De peines bien plus que de joies,
Dans le silence inhabité
Caressant cette pierre nue
C’est aux instants privilégiés
Que je pensai , tout éperdue.
Avec émotion je songeai
Aux instants que j’avais vécus ,
A mon enfance, Ã ma jeunesse
A tout ce que j’avais perdu.
Je vis que comme un puits sans fond
L’absence n’a pas de limites ;
Le vide est tellement profond
Que tristement le cœur palpite.
Je sus qu’elles étaient en paix
Ces âmes libérées enfin
Et c’est avec sérénité
Que j’acceptai mes lendemains.
Un jour il me serait donné
De franchir leur éternité
Et à mon tour de reposer
Dans la quiétude, à tout jamais .
Jeannine
Toussaint