Soixante-dix années que nous sommes en paix,
Selon certains, un âge d’or exceptionnel,
Chassés les Sarrazins, grâce à Charles Martel,
Et boutés hors de France par Jeanne, les Anglais.
Dans les années quarante, oui, Paris fut allemand ;
A Strasbourg nous passons librement la frontière,
Nous avons rassemblé notre vieux continent,
Et nous sommes unis sous la même bannière.
Selon les historiens, une époque idyllique,
Depuis l’empire romain le monde est pacifique,
On risque de mourir, plutôt, d’un tsunami,
Ou bien de succomber aux vastes pandémies.
Tout au début du siècle, tuait la tuberculose,
Le bacille de Koch, affaibli, se repose,
Mais nous mourons encor aujourd’hui du Sida,
On vient de maîtriser le virus Ebola.
Si l’on veut bien ajouter foi aux statistiques,
On meurt bien moins souvent aujourd’hui par les armes,
Et ce qui fait couler, et le sang et les larmes :
La vie de tous les jours, où pullulent les risques.
Soixante-dix années qu’au loin on voit la guerre,
Ce fut en Algérie, puis en Afghanistan,
Aujourd’hui en Syrie, et hier au Liban ;
Pensant sauver leur peau, les migrants meurent en mer.
Frisant l’apocalypse, quand la guerre était froide,
Nous sommes menacés par l’ignoble Djihad,
Qui frappe n’importe où, et sans discernement
Tous ceux qui croient au ciel, comme les mécréants.
Dumnac