Sais-tu que les serres de l’aube
Aiguillonnent mon univers tourmenté
Faisant jaillir de sa sonde
Des lumières par le mal violentées
Je ne sais pas plaire aux ordres
Des bourrasques malmenant l’esprit
Rêveur avec un cœur tendre
Je puise ma force dans la mélancolie
Dans l’hiver je fais des rondes
Mon âme aux vents mêlée
Je plane au dessus des tombes
Sépulcres des amours sacrés
Dans le ciel je plante des lavandes
Océan d’un bleu éclaté
De cette mer que mes yeux tondent
Je dessine par mon regard la méditerranée
Je prends la nuit sans étoiles pour des estampes
Cadavres des jours morts
Cimetière de soleils et de lampes
L’ébène se nourrit de mon sort
En les sources puritaines je m’y noie
Bois la liqueur miraculeuse saine
Qui coulant dans mes veines
Habille mon cœur d’un manteau de soie
Marin sur l’océan sans rivages
J’erre poussé par les vents sans destinée
Ami il m’a transmis son langage
Pagine mon livre d’histoire de naufragé
Toi je te sens toujours à mon sillage
Me tendant des rames taillées
Dans le bois des années sages
Aux fibres d’une âme veloutée
Ô reine dans le cœur des mirages
Tenant le spectre de la loyauté
Au cœur brisant les barreaux des cages
Je te confie l’éclairage de mes pensées
Lointaine à l’horizon tu apparais
Dans la fin du jour que le noir grignote
Bout de lune échancrée
Cornes effilochant la nuit des doutes
Moi sur le bord du lit je te tends
Mes mains que le noir rabote
Tu panses mes doigts saignant
Et la paume chargée de cloques
Dans les fissures du cœur aux amertumes
Sillonnant les parois sclérosées
Tes mots coulent d’un ciel de brume
Soignant les écorchures de mes plaies
Blanches soyeuses écumes
Larmes des nuits enivrées
Encre que les étoiles distillent
Pour ma plume dans les tranchées
Sous les pelures des voies
Sillonnent une mer tarie
Tes mots sèment la foi
Aux idéaux sur les horizons fleuris
Douce est aussi ta fidèle voix
Murmures jouant une mélodie
A la source de mon aurore je te vois
Peindre une lueur rouge éclairée
Ô muse sur la feuille je te tutoie
Les mots peints de vérités
Aux ténèbres de l’hiver on sursoit
Le temps d’un soleil de poésie sur l’encrier !
rivedusoleil
22/9/2016
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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