Tout bébé, et comme tant d’autres,
Il fut malgré lui, baptisé,
Il veut maudire ces apôtres,
Ceux qui l’ont évangélisé.
Il écrit donc au diocèse,
Car il s’estime être squeezé,
Et depuis toujours mal à l’aise,
Il veut être débaptisé.
Il doit disparaître des listes,
N’être plus comptabilisé,
Il n’est pas disciple du Christ,
Il veut être laïcisé.
On ondoyait** les défunts même,
Pour éviter leur damnation,
Et du seul désir de baptême
Dépendait la résurrection.
Pour lui la vie n’est éternelle,
Comme les fleurs, on naît , on meurt,
Il se reconnaît infidèle,
Ne veut passer pour imposteur.
Il fut formé par les Jésuites,
Par eux sa tête fut construite,
Et leur hypocrisie le navre,
Ils suivent comme des cadavres,
Les Bons Pères haïssaient Voltaire,
Qui voulait écraser l’infâme,
Il rejette leur ministère,
Il ne veut pas perdre son âme.
Il veut d’un coup briser ses chaînes,
Annuler l’acte de baptême,
Il est prêt à renier l’Église,
Il n’y a de Terre Promise.
Dumnac
*Ce personnage existe. Je l’ai rencontré, mais ce n’est pas moi.
**L'ondoiement est une cérémonie simplifiée du baptême utilisée en cas de risque imminent de décès (mention d'enfant ondoyé dans les anciens registres paroissiaux), ou par précaution quand on veut retarder la cérémonie du baptême pour une circonstance quelconque. Ce rituel consiste à verser de l’eau sur la tête de l'enfant (ablution) en prononçant les paroles sacramentelles :
«Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».