Plume d'or Inscrit le: 7/1/2007 De: Montpellier Envois: 721 |
La coccinelle, Tristan et le roi de Cornouailles Il est venu un jour, tes yeux pleuraient un trop plein de sel. Tu maudissais l’amour et les dieux qui te retiraient tes ailes. Tes appels au secours, sous des cieux lourd de fiel. Hantent les alentours où errent les curieux et leur miel.
Pauvre poète aux maux chimériques, tes quêtes que tu croyais féeriques ne peuvent être que tragiques. Elle a croisé son héros antique
Qu’a t’il bien pu dire ou faire, pour charmer la belle ? Par quel étrange mystère, a t’il éclairci son ciel ? De nouveau, tu espères en l’amour éternel et, posté en enfer, je te fais la courte échelle.
Pauvre poète aux mots chroniques, qui accepte ce destin fatidique et cherche une belle rythmique, Juste pour t’être sympathique.
Où a t’il trouvé l’air qui te fait sourire ? Mes mots d’hier ne te tiraient que soupirs. Mes maudits airs ne faisaient que t’attendrir. Il t’a sorti de l’hivers et t’a même faite rire.
Pauvre poète aux rêves fantasmagoriques, Ta quête s’achève de façon exotique. La coccinelle a déplié ses flamboyantes élytres et s’élève vers son preux chevalier d’élite.
Comment a t’il fait pour repeindre ton regard ? Est-il sorcier pour éteindre ton désespoir ? Moi j’ai veillé parfois bien tard, et je n’ai pas récolté l’espoir.
Pauvre poète aux émois pathétiques, Elle s’apprête, je crois, à passer à la pratique de la fête et de la joie, rien de tragique, Même si elle voit que tu y es allergique.
Par quel miracle, a t’il réanimé ton cœur? Par quel spectacle, fait il ton bonheur? Ton Ulysse est à Ithaque, il pose pieds à terre. Voici que ta traque, Pénélope, me fait peur.
Pauvre poète à l’étroit sur ton île, tu répètes mille fois tes rimes. Tu fêtes son droit au sublime. Tu restes là au bord de l’abîme.
Pendant que tu rassures sur tes intentions, Il a su donner une autre allure à ses passions. Il l'assure, en mettant à ses pieds les nations. Et l’âme pure continuait d’invoquer la raison.
Pauvre poète, un roi la réanime, Elle s’apprête à quitter tes cimes. Tu regrettes tes frêles maximes, et jète un œil à l’anonyme.
De tout temps, les chevaliers dans leur tour, adroitement, ont su remplacer les troubadours. Quels arguments avancés font de leur cour autant de sarments rajoutés au feu de l’amour?
Pauvre poète, roi de l’infime, ta défaite au pied de l’intime rend ta quête illégitime, et tu apprêtes tes dernières rimes.
Tandis que tu teintais le réel de milles rêves, il maniait la réalité et prenait la relève. Tu t’attristes et pose ton glaive. Déjà tes esquisses s’achèvent.
Pauvre esthète, roi de l’inutile, tu arrêtes tes combats futiles. Son athlète réclame sa prime. Ils sont en fête et tu déprimes.
Ton Iseut préfère Marc, le roi souverain. Ses yeux, loin de ta barque et de ton chagrin ont leur monsieur, leur monarque divin. Tristan, sous d’autres cieux nargue le destin.
Pauvre poète, au verbe élastique, Tout s’arrête, te voilà aphasique. Elle se fait discrète, ton angélique et ta goélette file vers l’arctique.
Elle préfère le velours du roi de Cornouailles aux amers contours de ta voix et sa grisaille. En mer, sans espoir de retour, tu défailles et libères ta mémoire et son gouvernail.
Pauvre poète, aux tristes airs, tu crochètes tes insolites fers. Repose ta tête à la limite de son cœur, une amulette et le mythe du bonheur.
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Plume d'or Inscrit le: 7/1/2007 De: Montpellier Envois: 721 |
Re: La coccinelle, Tristan et le roi de Cornouailles merci Jef,
Celà me fait aussi plaisir que tu sois arrivé au bout et, surtout, que tu apprécies. Il y a bien une part de vécu au milieu de cette épopée, mais il est bien difficile, même pour moi, de savoir où elle commence et où elle finit.
merci encore pour l'accueil et meilleurs voeux pour toi aussi.
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