Je voudrais vivre au temps d’Honoré de Balzac ;
Le fleuve de la vie y coulait, nonchalant ;
Au siècle des selfies, des PC et des Macs,
On se laisse emporter dans l’impétueux courant.
Si l’on pouvait monter sur le vaisseau de Wells,
L’incroyable machine à remonter le temps,
Je partirais d’ici, demain, à tire d’ailes,
Pour gagner le pays où l’on prend bien son temps.
Alors, je descendrais prendre une diligence,
Pour aller à Paris, à Rome ou bien Bruxelles,
Et de cueillir le jour, enfin, prendrais le temps,
Mes heures seraient longues, et ma vie serait belle.
Je suis lassé des jeunes et de leur inconstance,
Le repas avalé, et ils quittent la table,
Je ne puis supporter toutes leurs fulgurances,
Les claviers, les écrans, pour moi sont haïssables.
Pour un oui, pour un non, ils envoient un texto,
Ils doivent réagir : ils sont hyperactifs !
Souvent leurs jugements sont beaucoup trop hâtifs,
« Encore une bévue ! J’ai validé trop tôt. »
Il est bien révolu l’amour épistolaire,
D’Honoré de Balzac et de Madame Hanska,
On se voit en un clic, sans faire de manières,
De l’Australie on court, pour gagner l’Alaska.
Dumnac