Ce soir, seul, le pas léger et l’esprit rêveur,
Sur le sable de la plage endormie, je m’assieds,
Loin du tumulte houleux du jour et sa chaleur,
Je respire l’air humecté d’embrun frais
Qui ravive mon corps, mon âme et mon cœur,
Dans l’ardente ferveur d’amour des soirs d’été.
Je contemple les derniers rayons de ce jour,
Qui s’assoupissent doucement à l’horizon.
La noirceur du soir en doux velours
Voile déjà la plage au sable humide en anhélation,
La brise frissonne sur la paisible rive
En toisant le corps des vagues en ondulation.
A la lueur des premières étoiles,
Se dessine le contour des silhouettes des dunes,
Et au loin, scintillent en vacillant fanal
Les lumières des bateliers au-delà des lagunes,
C’est le moment où la nuit s’installe
Dans son mystérieux royaume nocturne.
Dans le profond silence de l’opacité, j’entends
Le bruissement noctambule des flots
Et le doux tintement des galets roulant
A la lisière écumeuse en luisants grumeaux,
Dans un éternel rythme de danse mouvant,
Au gré du ruissellement et du reflux des eaux.
Tout l’univers semble dormir dans son décor
Sous l’incommensurable dôme du ciel noir
Où les étoiles scintillent en reflet d’or
Dans l’attente de la montée de la lune, ce soir,
L’astre nocturne que les poètes louent et honorent
En divin miroir mais qui tarde à se faire voir
En nuage passager, je traverserai cette nuit,
Éveillé, du consolant soir jusqu’au clair matin
Sur les ailes de mes rêves, déployées à l’infini
Tel un vif souffle de vent dans l’épais crachin
Je percerai la profonde obscurité, affranchi,
Tout heureux, pour retrouver mon lendemain.