Dérive dans le noir
Que de mers où j’avais laissé mes ondes
Un cœur cognant sur les quais
Le bateau ivre coulât dans des mondes
Restent mon ombre dans les ports
Avec les vagues des remords
Sur les comptoirs des délices
On chargeait les pleins amours
Epicés dans la tendre et folle jeunesse
Toujours pendus aux bras des plus beaux jours
Les océans nous en avions fait des labours
Semé le rêve dans les sillons trainées de nos sorts
Vint le naufrage dans les labyrinthes aux amertumes
Dans les plus profonds abysses assombris
J’erre dans l’univers sans lune
Et nébuleuses aux étoiles flétries
Ô âme damnée dans la lie amère tu survis
Tu en fais un empire pour ta patrie
Continent des rêves endeuillés
Aux pétales des douleurs pavoisant ta destinée
Vers des futurs aux frontières inconnues
Je navigue dans les ténèbres à rase motte
D’astres rouillés aux yeux fendus
Pleurant les étoiles jumelles mortes
Sur ma peau squameuse asséchée
Restent toujours les écailles de mes fautes
Que des vents de démons viennent lécher
Giclant mes routes de brouillard de doutes
Mais dans mon coeur un bruit d’enclume
Dans les artères toujours retentit
Forge où l’amour toujours usine
Des roses au feu des sentiments rougies
Ô espérance viens à la rescousse
A mon âme qui dans la douleur vivote
Insoumise ô âme je sais que tu souffres !
Âme tu as des ailes fortes !
Remue et brise les murs noirs de ta noire soute !
rivedusoleil
2/7/2016
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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