Plume de platine Inscrit le: 13/5/2014 De: Envois: 2944 |
Les Amazones Prés d'un feu crépitant au dessous d'un ciel étoilé Des petites filles sagement écoutent la vieille Amalée, Sa longue mélopée entraine leurs esprits dans un passé Où les Amazones , fières et farouches, étaient pourchassées.
-" Oh mes petites filles , écoutez ma chanson de ces tristes années , Nos Reines furent pourchassées, tuées par des hommes brutaux , Que dans vos mémoires encore jeunes résonnent leurs idéaux , Que jamais vos rêves n'oublient leurs noms, leurs tristes destinées.
Grande Penthésilée qui trouva la mort pour sauver Troie , Son corps agile, souple écartelé par le soudard Achille , Son sang mêlé au sable ocre pour toujours indélébile, Ses sœurs pour toujours marquées par un sinistre effroi.
La Magnifique Hippolyte qui tomba amoureuse de l'hâbleur Hercule , Son cœur était pur , un sentiment sincère écoutant les paroles du faussaire . Endormie prés d'Hercule après une nuit d'amour il l'éventra jusqu'aux viscères , Vola sa ceinture de Reine , puis avec son gourdin tua nos sœurs jusqu'au crépuscule.
Souvenez vous d'Antiope offerte au plus offrant pour leurs mœurs dissolus , Antianeira qui du Grand Alexandre ne demanda qu'un enfant, Rassurez vous mes petites ces années de malheurs sont révolues , Nous avons quitté ces régions pour vivre ici maintenant.
Qu'ont ils raconté sur nous ces mâles effrayés d'être gouvernés par des femmes , Que nous tuons nos garçons , que nous les aveuglons , que nous les estropions ! Vous savez mes petites qu'ils vivent avec nous, avec vos pères à l'unissons , Que de nos hommes nous faisons des poètes , pas des guerriers aux sanglantes lames.
Si nous coupons notre sein droit c'est pour tendre la corde de nos arcs , Si pour protéger les nôtres nous levons nos Péltês, brandissons nos lances C'est à l'ultime moment que nous allons à la bataille sans la moindre rutilance , Nous restons nues , sans armures , sans dorures , loin des mâles monarques.
C'est ainsi que nous avons quitté la Région de nos anciennes Reines , Que dans cet exode, avec vos pères et vos frères, nous avons trouvé cette terre , C'est dans ces plaines d'Asie mineure, avec ces chevaux sauvages aux sabots de fer Qu'ont poussé nos yourtes bigarrées loin des sinistres héros et de leurs haines.
Certains appellent notre société matriarcat , nous vivons sous le signe de Gaia , Nous faisons de nos hommes des poètes, des cultivateurs ,des artistes , De nos filles des guerrières, des docteurs, des professeurs , Dans nos chansons nous racontons les exploits d'Hippolyte , d'Antianeira , Que nos rêves sont hélas parfois si étranges, si tristes , Hantés par les lointains pays où vivaient autrefois nos sœurs .
Allez mes gentilles filles , allez voir vos frères, allez vous amuser , Bientôt il sera l'heure d'aller vous coucher."
|