Ne m’en veux pas
Moi le triste peignant un horizon qui fâche
Ne m’en voulez pas
si je cache toute l’allégresse
sur les pages huileuses en taches
Ne m’en veux pas
si j’aime le temps des brumes
dans les vaux je chante mes hymnes
oh ! que j’aime les échos renvoyés des falaises stériles
au milieu des nuits sans lune
Ne m’en veux pas
Mon esprit habite une hutte
faite de charpente de luttes
que trace mon regard livide
dans les rêves sans suite
que le temps casse et vide
Ne m’en veux pas
Si mon corps est de lave
Poussière de métal dans les caves
Rires embourbés dans la suave
fange rouillée d’autoclave
Ne m’en veux pas moi comme un ivrogne
J’entends chanter le rossignol
Sur les sarments asséchés de vignoble
Je fais un doux nid pour la nuit sans aube
Ne m’en veux pas
Moi aimant les remous des flots
Laisse moi juste ce cœur
Laisse moi ce lac
Avec l’âme des mots
enrobant les vers de sursaut
rivedusoleil
17/6/2016
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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