La veille du dernier jour

Comme un couvre-feu minuit sonne le glas,
Plus une seule âme en peine à se mettre à trépas.
Se lamentait ainsi la mort d'une larme sèche,
L’œil vitreux et hagard avec sa voie revêche.

Vêtue d'un long manteau cachant sa noirceur,
Errant dans les rues, seule, en apesanteur.
Se rappelant du temps ou l'Homme encore en vie,
Lui offrait inconscient plus qu'elle en avait envie.

Sans trop de questions fauchant à tour de bras,
Toute âme déclinante l’emmenant à trépas.
Mais là rien ! Pas un chat !
Aucune une âme pour faire mouche,
plus une vie, Pas un rat.

Soudain courroucé Belzébuth surgit,
ne voyant aucune âme passer le porche de son logis.

— Que se passe-t-il faucheuse ? Prendrais-tu des vacances ?
Sans aucun syndicat pour prendre ta défense.
Ma patience est grande mais elle touche à sa fin,
Mes feux ne sont que cendre Comme la couleur de mon teint.
Plus une seule flamme n'alimente mon banquet
Une bonne raison à ce drame ou je te mets au piquet.
Argumente avec finesse point de prose ou de bon mot,
Fait appel à ta sagesse il y va de tes lambeaux.

— J'en conviens mon bon diable mais regardez autour de vous,
Aucune âme à ma table plus rien ne meurt à mes genoux.
De ces jours immémoriaux fauchant à tout vent,
Remplissant vos fourneaux il est si loin ce bon vieux temps.


Dans l'hombre d'une impasse, Tapis, le dernier humain,
Tout seul dans ses godasses tremblait un avenir incertain.
S'en est fini de moi pensait-il La mort et le diable en prime
Ma vie ne tient qu'à un fil ça fait chier mais ça rime.

De toutes les défenses l’attaque est la meilleure
sauver ma peau de cette histoire avant que la mort ne me meurt.


— Ha ! vous voilà enfin ! je vous ai cherché partout
Si l'humain disparait qu'adviendra-t-il de vous
Je vous ai écouté à présent j'en suis sur !
Nous sommes tout trois dans la même posture.

— Regarde moi celui-là si tu ne l’occis sans attendre
Tu finiras dans mes fourneaux au milieu de ces cendres.


L'humain sentant la fin devenir son amie
prit son dernier élan en donnant sons avis.


— Si vous me sacrifier faucheuse vous calmerez le courroux
De votre vieux comparse quelques jours peu ou prou.
Votre attitude est illusoire si toute vie disparaît,
La fin de cette histoire sur vous tirera un trait.

N’écoutant que sa peur la mort en un seul coup,
prit sa vie comme une fleur en lui coupant le cou.
À cet instant précis quand l'Homme disparu,
A cette nouvelle elle même la mort n'y survécu.


Dans le jour qui suivi le diable lui fit la peau,
l'invita à son banquet pour finir dans ses fourneaux.


Si l'homme continu vers cet avenir de pouvoir,
cette idée farfelue pourrait devenir son histoire.


Ce qu'il advint du diable je m'en fiche éperdument,
Le futur de notre avenir se joue ici et au présent.
J'invite l'humanité face à cette ignominie,
Pour laisser à nos enfants un futur d'harmonie


La morale s'il y en a une, Est dans l’éternité des cieux
quand un être vient à manquer il n'est rien de plus précieux.



Mau Édouard, 28 avril 2015

Bonsoir padepanik
La fin de l'homme viendra du fait que les hommes ont faim...
de pouvoir... de nourriture... de gloire...
Poème très éloquent...

Amicalement...
NL

La forme fractale du poème rejoint ce qui est dit poétiquement.
Richards.

quand un être vient à manquer il n'est rien de plus précieux.

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Sourire pour ne pas souffrir et mourir

il est pour moi difficile de vivre dans cette ambiance où tout fout le camp,
ou l'indifférence se nourrit de nos tourments.

nous ne sommes solidaires que dans la souffrance encore fraiche dans nos esprits,
dans nos vies mécanique bien rangées, ordonnées, calibrées, canalisées, pressurisées.

nous avançons la peur au ventre face à un avenir incertain de manquer pour nous et nos enfants.

les mutations avenir nous donnerons-t-elles un fruit comestible ?
et même s'il l'est quel sera son prix ?

nos décideurs qui nous revoient une image convaincus du bien qu'ils nous faut.
se remplissent les poches en nous mettant à genoux.

j'ai voulu ce texte bousculant les consciences, en silence je rêve d'un éveil.


merci a vous tous

Padepanik un joli nom pour un auteur à l'humour sombre , le dernier homme sera t il comme le dernier singe enfermé dans un zoo ?

Jean-Pierre

Souhaitant que non, et si oui, qui l'y metra ?