Je reviendrai
Que de fois j’ai senti mon esprit trembler
Pensées naviguant dans un temps mort
Avec le puits des années fastes épuisé
Au fond reste la tourbe craquante de remords
Je m’assieds en face des lames du vent
J’attends un souffle d’écho d’un retour
D’un air juvénile dans le présent
Mais seul je sens le bruit de mon cœur lourd
Fiévreux réveil de mon esprit ardent
Questionnant dans le passé et ses contreforts
Des restes de vie pulpeuse lattant
Dans les fruits tombés d’un arbre aux écailles du sort
Que sont-t-ils devenus nos labours
Ces sillons fertiles de nos labeurs
Gardent-t-ils quelques graines de nos amours
Sur cette plaine où se renouvellent les fleurs
Je reviendrai au printemps en ta demeure
Cherchant les odeurs de ton haleine en fleurs
Dans les prés je ferai des tours
Te sentirai-je dans les champs des amours
Ô te souviens-tu des graines qu’on sème
Sur les terres que nos larmes arrosent
Racines nous tissons nos veines
Pour les herbes que la soif de l’été peine
Je reviendrai en papillon sur tes paupières
Colorer de ton fard mes ailes
J’irai peindre en bleu les nuages dans les airs
Faire pour ton regard un azur en tableau d’art
Peut-on renouveler tous nos frissons
Sur nos chairs que le vent du temps acclame
Quand dans la jeunesse nous tétions
La passion comme force et arme
Je ne sais pas si tu te rappelles
Les missives de nos espérances
Traduites en lettres et poèmes
Sont-elles dans nos cœurs en survivance
Sur les rivages de l’océan enchanteurs
Aux galets fissurés dans nos désirs
Enroulés dans les vagues de nos pleurs
Pourrais-je revivre ces forces et les sentir……….
Ô cœur enrobé dans la cire de l’âge
Contente-toi de paisibles plaisirs
La vie n’a pas besoin de délires ni de ravages
Conserve toujours les printemps même dans le pire !
rivedusoleil
13/6/2016
----------------
Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
Blog: http://vaguesdepoesie.over-blog.com