Petit divertissement ....
Ce matin c’est au tour de la Mère CERIE, de sonner les cloches pour annoncer l'office.
Elle alla tout d’abord s’assurer que le prêtre chargé de l’office était bien levé.
Elle savait l’Abbé TISE gros dormeur, voire un peu paresseux. Mais elle ne le trouva pas au presbytère.
Le Père SONNAGE chargé de l’assister n’était pas là non plus. Elle marcha à grandes enjambées vers la sacristie. Ils devaient être déjà en train de se préparer, pensa-t-elle !
A sa grande stupeur, le lieu était presque vide. Seul le Père SONNE était en prière. Mais depuis le grand coup qu’il avait reçu sur la tête lorsque le battant de la cloche s’était détaché, on ne l’appelait plus que Saint PLET et il était perpétuellement perdu dans ses rêves, se croyant déjà au paradis.
Elle alla alors quérir l’Abbé CASSINE dans son jardin, mais elle ne le trouva pas. Elle ne trouva pas non plus le Père FIDE qui d’ordinaire flânait toujours aux alentours de la pâtisserie du village. Sa gourmandise était de notoriété publique bien qu’il tenta de cacher l’embonpoint qui le trahissait, toujours vêtu de gros pulls, été comme hiver.
Elle savait que l’Abbé QUILLE ne pourrait pas venir puisqu’il s’était cassé la jambe en tombant de l’échelle alors qu’il voulait montrer son agilité à la Mère TUME. Le Père MANGANATE qui avait acquis des notions d’infirmier lorsqu’il avait fait son régiment, avait dû lui poser un plâtre.
L’Abbé NÉDICTION avait été appelé auprès d’un mourant et le Père VERS, tout comme le Père NICIEUX étaient partis en pèlerinage.
L’Abbé VITRÉ était allé, avec la Mère CÉDES, rejoindre le Père SIL et l’Abbé CHAMELLE chargés de porter la bonne parole auprès des prisonniers, dans le pénitencier de la commune voisine.
Le Père NOD n’était plus en mesure de faire quoi que ce soit. Le Père COLLATEUR l’avait surpris flirtant exagérément avec la divine bouteille. Aidé de l’Abbé TAILLIÈRE, ils avaient dû le charger dans une brouette et tentaient maintenant de le mettre au lit.
Ah ! Si le Père VENCHE ou l’Abbé GONIA savaient ce qui se passait au presbytère depuis qu’ils s’’étaient installés dans les îles, ils reprendraient aussitôt le bateau et l’ordre serait promptement rétabli. Même du temps du regretté l’Abbé THOVEN, l’étourdi, une telle anarchie n’aurait pas été concevable.
Elle ne savait plus que faire. Elle alla demander conseil à la Mère VEILLE et à la Mère ITE.
Elle les trouva dans la buanderie en compagnie de la Mère IDIONALE et du Père SAN.
« Vous auriez dû demander au Père PENDICULAIRE, lui dit ce dernier. C’est un vrai Saint DOUX. Il a l’habitude. Il a déjà remplacé le Père LACHAISE, la semaine dernière et l’Abbé TRAVE le mois dernier. »
Tout s’arrange enfin et pour se remettre de leurs émotions, ils chargèrent le Père CHOIR qui rentrait justement de voyage de dire l’homélie et le Père CEPTEUR qui n’y voyait guère, averti de la panique qui régnait au presbytère, fut chargé de faire une quête. Les dons ainsi recueillis seraient remis à l’Abbé N’PÉ, pour son église en Afrique.
Agate/LnG/1er Juin 2016