Horizon des chimères
Que de fois en nos errances nous avons tété
Et léché les rosées sur les pierres
Ces souvenirs par le temps givrés
Fendus par les soubresauts du coeur en graviers
Habillant nos terres d’un manteau d’idéaux émiettés
Dans notre contrée s’est dessiné un océan
Dunaire aux incertaines et floues frontières
Rivages éphémères aux contours mouvants
Horizon que sculptent nos prières
A l’amour nous avons tendu nos mains
Devant les flammes rouges des lances
Nous avons arrêté nos chemins
Et prié dans la fumée de nos propres silences
Sur les champs brûlants de nos douleurs
Eclatent les bourgeons d’espérance
Dorés de perles de nos pleurs
Calice rempli d’innocence
Sur les ergs que froissent les tempêtes endiablés
Nous marchons sur les pas de la conscience éreintée
Avec les rafales sur les corps soufflés
Sur les corps crépitent les sables des dunes décrochés
Ô sables des roches brisées
Pourquoi aimez-vous remplir nos veines
Vous qui par les coups acculés
Aimez-vous accompagner dans nos sangs nos peines
Ô arbre solitaire sur la route des damnés
As –tu bu les flots de baves et sueurs
Laissées par les corps de liberté assoiffés
Et s’abreuvant de sang de leurs propres douleurs
Ô Processions aux fardeaux d’amour portés
Par les dos fissurés par les hordes des malheurs
Nous avançons au rythme de nos cœurs effrénés
Vers un horizon d’un royaume de chimères trompeur
rivedusoleil
24/5/2016
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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