"Au goût des solitudes. D'aucuns semant aux vents récoltent les tempêtes…"
Sur la parcelle, tu bats encore la faucille.
La fatigue s’avance.
Tu rĂŞves ...
En bas des sillons bruns
le ruisseau gargouille sur ses galets.
Caché parmi les boutons d’or, les iris, les sagittaires,
le ru se rassasie d’oxygène.
Il s’enfuit au loin.
Là -bas sur ses méandres,
l’eau troublée accroche une dernière fois le soleil.
Jadis,
ici dans le bocage,
se cachait votre nid Ă tous les deux.
Quand tu entras dans le pré,
lui déjà là , t'attendait,
le cœur battant.
Tes lèvres sont encore brûlantes de ses baisers.
Il avait tissé un lit de fleurs des champs.
Tu as tout vu la pie.
Tu t'en es allée.
Mais jamais tu ne les as trahis.
Tu rĂŞves ...
Au ras du sol.
La sueur perle dans ton cou.
La haie te protège, t'habille de ses ombres.
Tu rĂŞves ...
Fixant encore l’églantine, la ronce fleurie.
Le lézard s’enfuit, l’oiseau immobile se tait.
Tu rĂŞves sous le ciel bleu.
Sous la cacophonie des avions de ligne.
Sous la calligraphie entremêlée des craies de fumées,
des longues traînées blanches, polluées…
Van Gogh Champ de blé