Tu me diras les autres choses
Quand toute chose aura fini d’être chose
Tu me chanteras les autres hymnes
Quand tout hymne aura épuisé sa raison d’être hymne


Berçons-nous des fausses mélodies
Composées à la gloire des totems narguant le ciel
Berçons-nous des faux poèmes
Composés au cours de cette nuit du faux baptême
Glorifions les énormes phallus
Qui violent toutes nos consciences
Amusons-nous de jouer avec ces gouttes
Rescapées des fausses ablutions
Échappées des maudites vagues
Qui pénètrent par effraction
Pour chambouler nos errances
Pour affliger nos espérances
Pour piétiner nos croyances !


Amie ..
Écris-moi cette lettre autrement !
De grâce
Use d’autres mots
D’une autre plume
Écris sur une autre feuille
Oublie toutes tes émotions
Charge ton cœur de résolutions
Fige quelque part tes inhibitions
Insuffle au verbe ta détermination
Et malgré la guerre
Malgré la souffrance
Et en dépit de la malchance
Parle-moi de cette lueur
Même si elle est fugace
Fais qu’elle soit vivace
Dans ton regard !




Qu’elle s’affiche sur ton sourire
Qu’elle domine ce qui te fait souffrir
Qu’elle nargue
L’amertume de ces jours maudits
La rigueur de cette saison trouble
Qui assomme en nous
L’envie d’être
Le désir d’aimer
Simplement
Comme s’aiment le feu et le bois
La lumière et l’obscurité
La lune et les ombres
La glace et la chaleur
La joie et la tristesse !







Fais que ta respiration
Au diapason de nos aspirations
Puisse donner raison
A la raison de notre amour
Qui cuit sur les cendres de notre folie
Folie altière d’être folle
Folie qui transcende la morosité des sanctuaires
Folie qui illumine les nuits sans étoiles
Folie qui harangue les cœurs à sortir de leurs enclos
Folie qui persuade l’âme de surnager les flots des hautes marées des doutes !


Laisse notre cri mourir
S’allonger
Au seuil de cette taverne
Témoin de nos ivresses passées !

Laisse notre silence vivre
Malgré le hurlement sordide
De ces appels hideux
Qui troublent les terres et les cieux

Laisse notre silence survivre
Même suspendu à un pieu
Il est à l’image de nos âmes
Ni jamais plein
Ni jamais creux
Il est notre brassard au moment des défiances
Il est notre étendard dans les moments d’enchantements
Et s’il semble être notre défaite
Il est
Et sera
Notre ultime grande victoire !


Hamid