Comme les martinets volant à tire-d’aile.
Toutes sortes d’amours se voient dans la nature,
Et les hommes parfois s’assemblent en partouzes,
Moi, je rĂŞve souvent de ces nuits andalouses,
Où l’on s’étreint à deux, à l’ombre d’un grand mur.
De Belles endormies enfantent des chimères,
Et d’autres qui ne peuvent sombrer dans le sommeil,
Caressant, de leurs doigts, l’âne aux longues oreilles* ;
Onan, s’abandonnant au plaisir solitaire.
Pour Europe envoûter, Zeus s’était fait taureau,
Elle lui fit les yeux doux, et grimpa sur son dos,
À travers les flots bleus, jusqu’en Crète il l’emmène,
Puis lui fait trois enfants, reprenant forme humaine.
Les hommes, comme les dieux n’ont cette latitude,
Et rarement la Belle est touchée par la Bête,
Il faut pour l’amadouer des armes bien moins rudes,
Si l’on a quelque espoir d’en faire la conquête.
Si dans la Grèce antique il fallait des érastes,
Pour tenter d’éduquer les jeunes éromènes,
De nos jours ce ne sont que fieffés pédérastes,
Et l’on montre du doigt ces vils énergumènes.
Et les vers enflammés de Sappho à Cléis,
Peu de gens admettraient qu’ils ne sont que fadaises,
Et les femmes qui vouent un culte au clitoris,
Elles ne se jettent plus du haut d’une falaise.
Les passions d’Adrien pour le bel Antinoüs,
D’Alexis, Corydon, d’Oreste et de Pylade,
Celui qui applaudit au mariage pour tous
Il ne les prendra pas pour de simples passades.
Moi, ces deux martinets, je les prends pour modèle,
Eux qui flânent au vent, qui crient, et s’interpellent,
Les martinets, qui s’aiment, à une vive allure**,
Puis, qui font leur nichée dans le recoin d’un mur.
Dumnac
*Songe d’une nuit d’été
** 200km/h si l'on en croit Allain Patrice Bougrain-Dubourg
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