Sur tes rivages que le temps malicieux érode
J’ai veillé aux bords des calanques de tes blessures
Avec les écailles que mon souffle des soupirs dérade
Les noyant dans mes propres déchirures
Ô mon âme par le froid givrant échancrée
Tu as jeté l’ancre sur les rives des brisures
De la plage rocheuse où ta barque chavire ébranlée
Où seul l'amour dresse l'épave en parure
Seul j’ai senti sur sa falaise la marée monter
Chantant un air doux lubrique
Avec ses mains soyeuses la caresser
Sous mon regard rêveur pudique
Soudain sur sa poitrine le courant s’agrippe
Y dépose un tapis sombre de corail
Jardin sur le récif aux formes de noire tulipe
Ah ! cette souffrance au seuil du portail
Me reste à grimper sur ton cœur en cage
Aux grottes nanties des émotions
Mais je me remets toujours à mon esprit sage
Nourri aux sources de la raison
rivedusoleil
7/5/2016
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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