Craquelures
Dans les crevasses de la terre endurcie,
Des murmures, des bruits.
Sons, paroles, laissées à l’abandon.
Mots desséchés,
Squelettes des cœurs morts
Dans le calvaire de l’errance,
Et dans les exils ensemencés.
Traces de pas se confondent
Avec les larmes momifiées.
Boues sèches, plaintes
Dans les fissures englouties
Se mélangent aux souffles
des derniers soupirs jaillis
De la terre nue.
Les pierres s’invitent,
Couleurs ocre de fer rouillé,
Aiguisées à la lame de l’air en feu.
Tranches de vie lapidées
Sur le parcours du temps,
S’agglutinent en étreinte
Dans l’arène pour l’accueil
De nouvelles recrues.
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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