L’école n’est pas finie

Oui, je suis retraité ! Voilà deux décennies
Que l’on m’a dit : « Adieu ! Monsieur le professeur ! »
Mais ne puis chanter que l’école est finie,
Parfois je cauchemarde et me réveille en sueur.

Un dimanche, en juillet, ce fut le grand oral,
Je pourrais partager la langue de Shakespeare,
Pour bien la maîtriser, me suis donné du mal,
La lire et la comprendre et assez bien l’écrire.

Je voulus être prof, était-ce par défaut ?
Pour aucun autre emploi, je n’ai eu de modèle,
Un jour je l’ai compris, quoi que l’on fasse il faut
Pour mériter son pain, répondre à un appel.

Les gens m’ont dit souvent, que j’avais de la chance,
D’avoir, au maximum, à travailler vingt heures,
Et en prime d’avoir de très longues vacances,
Ce qui est pour beaucoup le comble du bonheur.

Il m’a fallu un temps m’exiler Outre-Manche,
Pour apprendre à placer tous les accents toniques,
Et je n’ai eu là-bas toujours, les coudées franches,
Mais j’appris en revanche à rester flegmatique.

Nous avions, à l’époque, une très haute estrade,
On respectait un peu, alors, les enseignants,
Il n’y avait jamais non plus des algarades,
On ne les accusait d’être des fainéants.

Je ne dirais pourtant que c’était le bon temps,
Que le maître était roi, docile était l’élève,
On se faisait la guerre et il y eut des grèves,
J’ai rallumé le feu, et plus de quarante ans.

Et moi je m’étais dit, raccrochant le collier,
Qu’au Temps Libre jamais je ne ferais de cours,
Plus jamais, devant moi, je n’aurais d’écoliers,
Que mes autres passions embelliraient mes jours ?

Et si, jusqu’à ce jour, j’ai bien tenu parole,
Eh bien, prof j’étais et je serai toujours,
Bien des nuits je reprends le chemin de l’école,
Je ne puis m’empêcher de préparer des cours ?

Je n’ai pas décroché pour mes petits-enfants,
Pour mon plus grand bonheur, je suis leur précepteur,
Si de faire le prof, toujours je me défends,
Je veille à leur accent, relis les grands auteurs.








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Bonjour Dumnac, j'admire ta belle façon de travailler les accents, moi malgré mon échouage en terre d'Anjou depuis plus de Six lustres, je n'ai pas perdu le mien,qui sent bon le soleil du midi.
J'ai même l'habitude de dire que je n'ai pas tué mon accent mais que je l'ai accentué!!!
Un très joli poème où j'ai eu grand plaisir de suivre ta très belle plume.
Mon amitié.

Capricorne

et bien cher professeur voilà une beau morceau de vie

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C'est beau d'être seul(e).
Être seul(e)ne signifie pas être solitaire.
Cela signifie que l'esprit ne vit pas sous influence et qu'il n'est pas pollué
par la société.
[Jiddu Krishnamurti]

A la retraite ce qui m'a manqué le plus au début c'est le contact avec les étudiants (surtout en TP) alors j'ai donné quelques années des cours à l'université du temps libre puis je me suis contenté de faire du tissage et de la poésie ! Mais au Maroc je n'ai pu m'empêcher de recommencer en donnant des cours de tissage à des sourdes-muettes !
On n'est pas prof pour rien ! Cela revient toujours un peu !
Adn

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Le Maroc à quatre mains . Recueil peintures de Micam et poèmes d'Adn.
Couleurs et mots en osmose. Recueil peintures Micam et poèmes d'Adn.
Connivences. Recueil peintures de Micam et poèmes d'ADN.
AXELLE AUTOMNE, HIVER roman par Micam (mon ...

Je vais finir par croire que nous avons tous été profs !
Moi j'ai commencé prof de physique chimie en 68, à Paris à Jaanson de Sally. Mais ça m'a pas plu et je suis parti à NY, à Columbia University.
En retraite depuis une quinzaine d'année, je ne fais plus qu'écrire.
Mais je suis admiratif de ceux, comme toi, qui ont passé leur vie à enseigner. Et ton poème, Dumnac, est si beau qu'on ne peut imaginer qu'il ne soit pas fondé sur du vrai, du solide.
Amitié de Keraban

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J'aime la poésie qui me parle et qui chante

Lire plusieurs de mes livres : récits, roman, polar, essai, poèmes :
https://issuu.com/jardinier?utm_source=2017W29_subscribers&utm_campaign=Digest&utm_medi...

La retraite n’empêche pas d'être ce que l'on a toujours été, enfin je l'espère!

Pour rassurer Keraban, je confirme que nous ne sommes pas tous profs, en retraite ou non,!

Un très beau texte en tout cas, merci Mr le Professeur!!

Amicalement

Dear professor,

I'm sorry but my english accent isn't very good but i really like your poem(combien de fautes dans ma phrase,je préfère ne pas le savoir).

Enseigner est une vocation que l'on garde à vie.

Bleuet

Merci pour vos gentils commentaires,
Capricorne, Jessye, Adn, Keraban, Lagaudière, Bleuet.
Mon amitié à vous tous.
Bon jeudi et bonne inspiration
Dumnac

un beau métier que celui ci

un métier, une vocation..
j'ai aimé suivre vos mots, ce bel et long texte, superbement écrit..

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merci d'avoir narré ce parcours

de votre vie d'enseignant

un métier beaucoup plus qu'un métier

qui reste au coeur toute la vie

Bonsoir Dumnac, très beau partage poétique sur une vocation et un beau métier, une page importante de la vie qu'il est dur de tourner

Amitiés

un métier qui laisse des traces, il a sa grandeur et ses difficultés, mais quand on aime on partage,


bon dimanche



yann

Bravo

c'est beau de transmettre, et ce n'est pas de tout repos, et j'imagine le manque, et la satisfaction d'avoir encore quelques oreilles attentives à proximité.

Quel désastre d'avoir des élèves qui ne s'intéressent à rien, quel plaisir d'avoir des yeux qui brillent en côtoyant le savoir.

Alors cela te suit la nuit, c'est bien compréhensible.

bonne journée et bien amicalement



Et bravo le SCO

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FPC for ever, FTA avec modération

Merci pour votre lecture et vos gentils commentaires,
Felinelove, Isabelle, Manon,EvilFranck, Islander, Cocan.
Bon mardi et bonne inspiration
Mon amitié
Dumnac