Au cœur des mots
Sens-tu pleurer ce blanc serment
Nues de perles pures argentées
Qui sur les noirs nuages d’orage triomphant
Déposent sur ton corps des pluies de mots crus
A l’aube de mon cœur fermenté
Ce soûlent mes chagrins
Mon âme profite de leurs airs hébétés
Se libère s’habille de ta lueur te rejoint
Ô étoile fleur tardive de la nuit
Veilleuse sur mes rêves ailés
Papillon en ta demeure de l’aube je rode
En cercle autour de ta lumière asservi
Emeraudes brillantes sont tes yeux
Dans mon univers constellé
Sources de clarté de feux
Ultime point de ma destinée
Prend-moi dans tes ondes subtiles
Sur la plage de mon rêve inachevé
Grève d’une chimérique île
Atoll sur ton océan émergé
Embarque-moi avec tes mots
Naviguant dans l’espérance
Fais de la feuille un radeau
La plume pagayant dans la romance
Brise mon cœur en deux
Etanche ta soif de mes sens
A la source bois mes vœux
Goutte la liqueur d’innocence
Accueille-moi en ta terre dure
Où se dessèchent tes fragiles semences
Avec les sentiments de mon cœur pur
Je les habillerai de résistance
Dans l’abysse des silences
Où croissent les derniers coraux
Les courants écaillant sur les récifs les maux
Pare la bague d’alliance !
Dans les yeux nous nous regardons
Croisons nos rayons de confessions
Brûlent nos larmes
Dans les feux de la passion
En fin dans l’empire de ton sourire
Sur la baie je terminerai mon aventure
Sens-tu ma barque tanguant
Dans l’air brumeux de ton soupir
rivedusoleil
6/3/206
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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