Mon cœur est telle une source troublée
Aux eaux couvertes de feuilles et d’épines
De ces buissons sur le lit asséché
Avec le vent défeuillant les cimes
Je suis comme un bohémien sur la colline
Sur le col érodé du chemin de l’espoir
Seul le vent est compagnon intime
Je lui souffle mes souffrances dans le noir
Dans les ténèbres de mes doutes
Je m’isole dans mon manoir
Malgré les tempêtes et les déroutes
Je lis la beauté dans le crépuscule du soir
Dans l’éclair je cherche des notes
D’yeux enfermés dans l’ouragan
D’une lumière prise dans la soute
D’un cœur convulsant en tourbillon
Ne me cherche pas sur ta route
Tu trouveras un corps en déperdition
Ne cherche pas d’après mes fautes
Je joue avec l’illusion
Mais tu me trouveras dans les rêves subtils
Dans les déserts stériles
Enfin dans ton cœur mon île !
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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