Chemins de la mémoire
Sur les chemins crevassés
rocailles dévêtues
larvées par les frottements de nos pas
nous marchons
Plus de nuages fertiles dans les cieux
corps fiévreux ont bu les mers nourricières
Orphelines nos prières errent dans les airs
aux bannières d’un soleil d’enfer
Ô frère sens-tu
le bruissement dans ces fissures
Est-ce
L’écho de nos douleurs
suivant nos pas
Peau écaillée que desquament les lames de l’oubli
tramant des lits
où pleurent les graines de nos mémoires
germes imbibés de nos larmes que couvent les roches
Cris de nos coeurs mouvant dans les profondeurs
distillant dans le ventre de la terre
le chant éternel d’espérance
Dis-moi frère
Que le craquement de nos blessures
épouse le murmure des nappes limpides profondes
jaillissant en source sur la route
où s’abreuve l’espérance dans le désert de la soif
Dis-moi
Que la couleur de nos sangs
imprègne la couleur des argiles
de nos terres asséchées
où nos mères trempent leurs plumes
leurs doigts pour graver ces signes
langage des résistances
sur les murs des silences
Rivedusoleil 26/3/2016
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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