Ce vert qui vire au rouge
Rouge sang
Rouge de larmes
Rouge de douleurs
Rouge de la bêtise

Il était vert leur paradis
Il était mirifique leur ciel
Il était beau leur discours
….
A l’aube de notre jeunesse
Nous avons appris à aimer le croissant
La lune
Derrière les buissons de l’abrutissement

Nos crânes vidés
D’amour
De bon sens
De clémence
De bonté
Furent emplis de promesses
D’un monde meilleur

(Mais….
Ailleurs
Surtout pas ici ni maintenant
Mais ailleurs
Toujours ailleurs)

Pour y parvenir
Il faut se barbouiller le visage du rouge
Aimer le rouge
Le voir gicler
A torrent !

Même les pages de nos cahiers
Devraient être écrites au vert
Souligné au rouge
Le rouge chaud
Qui dégouline des veines éclatées
De têtes brisées
Par le marteau divin
Que met entre nos mains blanches
(Innocentes un temps
Souillées, plus tard, tout le temps)
La volonté du puissant
Plus puissant que dieu mis au vert
Par les vers envahissant la pomme de concorde

Tombe alors ces gouttelettes
Rougeoyantes de nos peines
Sur la lande verte
Des crimes commis
Au nom du sacré
Au nom d’une foi
Qui chaque fois
Abuse de notre crédulité

Le rouge n’est plus ce doux vin
N’est plus cette image d’un couché du soleil
C’est plutôt
Les lambeaux de chairs
Éparpillés, pour plus de soumissions, sur le mur de nos lâchetés

Hamid