La petite maraichère
Des booonnes laitues pas chères madame,
des beeelles scaroles fraîches jusqu’à l’âme.
Mes poireaux m’sieur, beaucoup de blanc,
si bon pour la santé, ça donne de l’allant.
La petite hé toi, comme l’appelle son papa
qui a, je crois, oublié son prénom, le goujat,
doit faire le marché trois fois par semaine,
seule avec ses cageots, frissonne sans laine.
Son petit discourt, elle le connait par cœur.
Il y a deux ans que la petite est au labeur.
Marché, jardin, ménage depuis ses dix ans,
Elle ne sait pas ce qu’est d’être une enfant.
Son arrivée male vu dans ce couple aigri
était qu’une bouche à nourrir, on t-il dit.
Aujourd’hui Marie rapporte de l’argent.
Pas de merci, elle doit plus de quinze ans.
Politique des Dumez, primeur du village.
L’école a été brève semée de jardinage.
Ses poupées ne furent que des chiffons
Les baisers, nullement reçus sur le front.
Présentement, Marie D, une jolie donzelle,
prend sur son peu de sommeil pour le réel.
Essayant d’étudier en autodidacte pressé,
elle dévore des montagnes de livres usés.
Dimanche ses tortionnaires se reposent.
Jour du seigneur, le travail est en pose.
Marie n’a pas le droit à la messe bien sûr.
Elle prépare le repas et peint les bordures.
Ce jour, la demoiselle a seize ans passés.
Les gars du village aiment à la regarder.
Elle ne voit pas sa vie telle une salade.
Elle pense, Marie ressent la vie fade.
La fillette adulte décompte les jours.
La raison arrive avec les rêves autour.
Majeure, elle veut voir sa vie changer,
vivre, aimer, s’épanouir enfin s’évader.
L’heure sa majorité, ses bagages faits,
Marie s’enfuie, loin des ignobles Dumez.
Trouvant et un travail et un petit ami,
La belle vie enfin, des projets à l’infini.
CHRIS Pour vous
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chris pour vous
salutations